01 Oct 18 choses (inutiles) à savoir sur le Vietnam
Nous continuons nos anecdotes sur les pays d’Asie, après celles sur la Thaïlande et le Laos! Voici 18 choses inutiles (ou pas) à savoir sur le Vietnam. De l’histoire à l’agriculture en passant par les moyens de transports, on espère que vous en apprendrez un peu plus sur ce pays.
Les choses inutiles à savoir sur le Vietnam
- Commençons par un petit cours d’histoire simplifié sur le Vietnam (parce qu’elle est passionnante !) :En gros, les historiens vietnamiens disent que le Vietnam fut fondé en 2877 avant J.-C. – ouais, ça fait un bail !-.Niveau géographique, ça ne ressemblait pas du tout aux délimitations du pays tel qu’on les connait aujourd’hui (ça prenait une partie de l’actuelle Chine)!Les peuples ont bougés et le Vietnam de l’époque est passé, en 258 avant J.-C. sous la coupe de l’Empire Chinois -Ah !!! ça faisait longtemps qu’on n’avait pas parlé de nos amis chinois !-.
Le futur Vietnam est ensuite demeuré une possession chinoise pendant environ 1000 ans, malgré plusieurs révoltes. Ce n’est qu’en 932 que l’effondrement du pouvoir central en Chine permet au Vietnam, alors appelé « Dai Viet (Grand Viet) », de devenir un royaume indépendant, tout en continuant de payer tribut à la Chine – on se débarrasse pas d’eux aussi facilement !-.
C’est par la suite que les vietnamiens ont conquis le territoire qui deviendra celui de l’actuel Vietnam.
Ensuite, il y a eu des conflits civils, entre eux, pour des raisons de conquête de pouvoir entre la famille qui contrôlait le Nord, et celle qui contrôlait le Sud. Bon, finalement, c’est le Sud qui gagnera au début du XIXe siècle ! Oui, mais les petits malins avaient de l’aide… j’ai nommé : LA FRANCE -Ah tiens, la voilà elle !!-.
Au milieu du XIXe siècle, la fermeture du pays au commerce étranger et au christianisme n’a semble-t-il pas plu à la France : elle intervient en 1858 et s’empare du Sud du pays qu’elle annexe pour en faire la colonie de Cochinchine ! -Pif paf pouf !-
En 1887, la Cochinchine (au Sud), le protectorat d’Annam (au centre) et celui du Tonkin (au Nord), sont intégrés à l’Indochine française, partie intégrante du territoire français.
La présence française ne rendait bien évidemment pas tout le monde heureux et il y eu de nombreux soulèvements nationalistes dont celui du Parti communiste indochinois, dirigé par Hô Chi Minh, en 1930 (mais qui fut un échec).
Pendant la seconde guerre mondiale, en 1940, le Japon occupe l’Indochine française et, en 1945, démantèle l’appareil colonial français pour prendre le contrôle du territoire.
La capitulation japonaise quelques mois plus tard permet au parti communiste de Ho Chi Minh de prendre le pouvoir.
Oui mais ! Les français ont bien l’intention de reprendre le contrôle de l’Indochine ! Les négociations tentées par Ho Chi Minh n’aboutissant pas, le conflit débouche sur la guerre d’Indochine en 1946.
Les Viet Minh (parti communiste vietnamien), supportés par la Chine, prennent l’avantage militairement. Suite à leur défaite lors de la fameuse bataille de Dien Bien Phu, les français renoncent et reconnaissent l’indépendance de la partie Nord du Pays, lors des accords de Genève de 1954.
Le pays est alors divisé en 2 (les communistes au Nord et le gouvernement de Bao Dai – mis en place par la France-, au Sud).
En pleine guerre froide, les Etats-Unis, désireux d’endiguer la progression du communisme en Asie, se substituent aux français comme protecteurs du Sud Vietnam et aide le nouveau gouvernement en place à combattre l’insurrection communiste. C’est à partir de là que commencera la Guerre du Vietnam et le ravage du pays par les Etats-Unis, qui à même fini par étendre le conflit au Laos et au Cambodge.
À la fin des années 60, cette guerre, de plus en plus impopulaire en Occident, mènent à de longues négociations qui aboutissent, en 1973, aux accords de paix de Paris et au retrait américain.
Deux ans plus tard, le Nord Viet Nam réalise son offensive finale contre le Sud. En 1976, le Vietnam, désormais entièrement sous contrôle communiste, est réunifié et la ville de Saigon est renommé Ho Chi Minh ville.
Tadam !!!! On espère que vous avez apprécié ce petit interlude historique !
Le Vietnam est un pays profondément marqué par les conflits qu’il a traversé (comme en témoigne le point historique précédent).
Le plus marquant de tous restera sans doute la « Guerre du Vietnam », l’opposant aux américains venus combattre la montée en puissance du communisme dans le pays.
Quand on y pense, cette guerre (comme bien des guerres d’ailleurs), ne faisait aucun sens… mais nous ne sommes pas là pour débattre sur ses raisons !
Toujours est-il que celle-ci a fait 3 millions de victimes parmi le peuple vietnamien, dont 2 millions de civils environ ! À cela s’ajoutent les 2 millions de blessés et les quelques 300 000 disparus… Un bien lourd constat comparé aux pertes américaines estimées à 58 000 soldats.
Si les souffrances psychologiques sont encore bien présentes parmi la population, les souffrances physiques le sont jusqu’aux plus jeunes générations qui subissent encore les effets à retardement du Napalm et de l’Agent Orange pulvérisés par l’ennemi.
Quelques chiffres tirés du Musée de la guerre à Saigon :
De 1961 à 1971, l’armée américaine a conduit quelques 19 900 missions aériennes, pulvérisant environ 80 millions de litres d’agent chimique toxique sur le pays et sa population. Cela représente 366 kg de toxine appelée dioxine.
Parmi ces agents chimiques, 61% était de l’Agent Orange, qui a été relâché sur 26 000 villages, couvrant une surface totale de 3 millions d’hectares (ce qui représente presque un quart de la surface totale du sud Vietnam où se concentraient principalement le conflit !).
Et pour continuer de vous donner des chiffres impressionnants :
- 86% des zones bombardées l’ont été plus de 2 fois ;
- 11% plus de 10 fois…
Et puis, il y a aussi toutes ces « bombies », les petites bombes lâchées par milliers depuis les bombardiers américains. Sur les 15 millions de tonnes larguées au-dessus du pays, on estime que quelques 800 000 tonnes qui n’ont jamais explosées restent encore enfouies dans le sol, endormies, jusqu’à ce qu’un civil l’accroche par malchance… 6.1 millions d’hectares du pays sont encore contaminés !
Des équipes de démineurs, hommes comme femmes, que nous trouvons d’un courage énorme, travaillent fort à nettoyer leur pays. Mais il faudra malheureusement encore de très nombreuses années pour le rendre sécuritaire à 100%.
En tout cas, on vous le dit, nous avons été scotchés devant tous ces chiffres, les photos du conflit ainsi que des conséquences de l’Agent Orange sur les générations subséquentes au conflit. Nous ne pouvons que souligner le courage de tout le pays et sa population pour se relever, malgré les blessures.
Côté religion : Au Vietnam, environ 73% de la population pratique une religion traditionnelle vietnamienne, 12% est bouddhiste et 8% pratique le christianisme.
Le Vietnam est le 4e plus grand producteur de riz dans le monde après la Chine, l’Inde et l’Indonésie. Bien que les rizières semblent recouvrir l’entièreté du territoire, les zones principales de production sont situées aux deltas du fleuve Rouge et du Mékong.
Le Vietnam est le 2nd producteur mondial de café après le Brésil. Il produit principalement du café de type Robusta dont il est le premier producteur mondial. Celui-ci est produit principalement sur les hauts-plateaux où les températures sont plus fraîches.
Il est aussi le 7e pays producteur de thé (150 000 tonnes par an).
Les vietnamiens ont beaucoup de croyances. Ils pratiquent le culte des ancêtres ainsi qu’aux esprits. Il n’est pas rare de voir des sépultures de leurs ancêtres dans la cour de leur maison ou bien au milieu de leurs rizières.
Au fond de la cour, les tombes des anciens.
Le chapeau conique est une des nombreuses particularités du Vietnam. Il est très utilisé surtout à la campagne et durant le travail au champ pour se protéger du soleil et de la pluie même si nous avons vu de nombreux locaux le porter même en ville.
Il est fabriqué entièrement à la main avec des feuilles de latanier (une espèce de palmier) séchées puis repassées qui sont tressées sur des cerceaux de bambou polis auxquels elles sont cousues avec des fils de bambou ou, plus récemment, du fil nylon.
L’apparition du chapeau conique au Vietnam remonterait au premier millénaire avant J.-C.
On l’a déjà écrit souvent dans nos articles : Un vietnamien ne marche pas, il roule !
C’est du moins le cas dans les villes où les trottoirs ne sont utilisés que par les touristes ou bien les locaux en tant que…parking à scooters !
Le reste du temps, ils se déplacent principalement sur leur 2 roues, n’en descendant qu’une fois rendus dans leur salon !
Le Vietnam est le second pays avec le plus de scooters par habitant, après Taiwan je crois. A Ho Chi Minh ville, il y a près de 9 millions de scooters pour 10 millions d’habitants * ! C’est énorme !
Avec un scooter, ils transportent tout : une famille de 4 personnes, une cargaison de caisses de bières (on a été témoin) ou même une machine à laver (témoins aussi!). De quoi défier la loi de la gravité!
Plus qu’un véhicule, il est vrai que le scooter est un mode de vie, si bien que son propriétaire ne le quitte jamais, même pas pour la sieste !
Les scooters sont devenus le symbole d’une classe moyenne grandissante dans ce pays en pleine croissance, mais qui ne peut pas encore se payer une voiture pour autant. Et pourtant, pour avoir discuté avec certains vietnamiens, posséder une voiture est leur rêve, à tous !
Qui dit 2 roues dit…pollution !
L’air dans les villes de Saigon et de Hanoi est respirable mais notre corps sentait qu’il y avait quelque chose qui cloche là-bas ! Nous avons été pris tous les jours de puissants maux de tête à partir de l’après-midi, et il est vrai que l’air sent mauvais, nous obligeant parfois à nous couvrir le visage avec un foulard.
D’ailleurs, un grand nombre de vietnamiens ne sort jamais sans son masque, histoire de filtrer un peu la quantité de particules fines qui leur rentre dans les poumons chaque jour !
Et puis, il y a la pollution liée aux déchets également. La gestion des déchets reste un gros problème dans ce pays en pleine croissance qui découvre, 50 ans après nous, les joies du plastique !
Les rues sentent mauvais, les déchets jonchent les rues dans les petites et moyennes villes, les plus conscients du problème brûlent leur déchets et leur plastique à même leur trottoir, devant leur échoppe ou leur logement. Avec la densité de population des villes comme Hanoï et Ho Chi Minh, cela donne des beaux combos explosifs pour la santé humaine…
Les déchets jetés au sol ou dans les cours d’eau se retrouvent quant à eux dans la mer de Chine, que nous avons vu recracher du plastique (parfois des morceaux de presque un mètre de long), à chaque vague ! Quelle tristesse, franchement…
De par son histoire et la présence française pendant de longues années, la langue française est encore bien présente au Vietnam. On peut y trouver des librairies françaises ou bien des sections en français dans des librairies locales. Un journal « Le courrier du Vietnam » est même tiré en français, chaque semaine. Quelques anciens parlent encore très bien français et de nombreux jeunes apprennent le français à l’école ou à l’université.
Le vocabulaire vietnamien est même parfois tiré du mot français ayant la même signification. Ainsi, « chocolat » s’écrit « sôcôla » en vietnamien, « béton » s’écrit « bê tông » et « pain » se dit « bánh mì » (pain de mie)!
Le système d’éducation au Vietnam semble ne pas être des plus optimaux.
Les classes dans le système public regroupent entre 60 et 70 élèves obligeant les professeurs à donner leur cour au haut-parleur…
Les cours en groupe sont très basiques et pour tout miser sur la réussite de son enfant, il faut être prêt à payer le professeur pour que celui-ci mette l’emphase sur son enfant, en plus petit groupe, après les horaires normaux d’école. Ça s’appelle malheureusement de la corruption mais c’est une réalité… A cela s’ajoutent tous les frais extra demandés de temps à autre par l’école, pour telle ou telle raison… Au final, le système privé ne revient apparemment pas beaucoup plus cher.
Mais, en même temps, nous avons appris qu’un instituteur était payé seulement 5 millions VND / mois (= 275$CAD/mois), on peut peut-être comprendre qu’ils demandent une carotte pour y mettre un peu plus d’effort.
Devant un tel coût pour l’éducation des enfants pour un système qui pourrait être plus performant, de nombreuses familles dans les villages les plus pauvres choisissent de ne pas envoyer leurs enfants à l’école. Ces derniers aident alors leur famille aux champs, portant parfois de lourdes charges sur leurs dos, ou bien en charge d’emmener paître les vaches familiales. Cela reste une activité harassante pour eux, et nous les avons vus parfois fatigués.
Les mamans vietnamiennes ne sont pas tendres avec leurs enfants. Est-ce lié à un manque d’éducation ou une culture tout simplement différente ? Nous ne le savons pas et nous ne pouvons que respecter cette manière différente de faire.
Cependant, nous avons observé à plusieurs reprises avec quelle violence les mères traitent leurs enfants, parfois sans raison apparente, simplement parce que l’enfant jouait un peu trop bruyamment ou bougeait un peu trop à leur goût, leur empêchant de profiter pleinement de la vidéo Youtube dans laquelle elles sont plongées depuis plusieurs heures (situations vécues !).
Les réseaux sociaux, parlons-en !
Bien que tous les pays d’Asie du Sud Est que nous ayons parcourus semblent être particulièrement amateurs de réseaux sociaux tels que Facebook, Instagram et Youtube, le Vietnam est, selon nos observations, le pays sur la première marche du podium !
Le téléphone intelligent est dans chaque main des adultes surtout mais aussi des enfants. Et vas-y que ça consomme du contenu, à la journée longue!!!
En toute sincérité, leur écran les endort, ils ne semblent plus porter la moindre attention à ce qui les entoure (et cela inclut leurs propres enfants !). Nous avons, à plusieurs reprises, dû « décrocher » des commerçants de leur écran pour pouvoir payer nos achats ! C’est fou !
En discutant de ce fléau avec un français résident au pays depuis plusieurs années, celui-ci nous a appris qu’un vietnamien passait en général 27H PAR SEMAINE sur les réseaux sociaux !!! Un vrai métier à plein temps !
Les réseaux sociaux ont d’ailleurs une forte influence sur la population et il est assez aisé de manipuler les masses via cet outils.
Un Vietnamien mange « tout ce qui bouge » ! C’est ce que nous a appris l’un d’entre eux.
En plus de leurs traditionnels et succulents plats Bo Bun (bol rempli de nems, de bœuf et de vermicelles), Pho (soupe de nouilles qu’ils consomment surtout au petit déjeuner) et café Soda (café servis avec du lait concentré sucré et des glaçons), il leur arrive de savourer du chien, du chat mais aussi des rats ou des écureuils ! Bon appétit !
Pour nous; les chiens sont mignons… pour eux, ils sont bons!
Nous avons observé des écarts de richesses impressionnants dans le pays. Les riches sont TRÈS riches et investissent dans tous les sens. La classe moyenne est grandissante. Les plus pauvres, souvent issus des ethnies minoritaires vivent encore selon les méthodes ancestrales et sont encore très pauvres.
Finalement, nous avons trouvé que les vietnamiens, en plus d’être un peuple courageux, sont très gentils. Les premiers contacts sont parfois difficiles voire rudes mais une fois qu’il est passé, ce sont de belles personnes qu’il est intéressant d’apprendre à connaitre.
Nous le savions avant d’arriver dans le pays mais cela fait quand même bizarre pour nous français : la politesse n’existe pas vraiment chez les vietnamiens, ou du moins pas sous la même forme que chez nous.
En effet, les « Bonjour » et « merci » sont très rares entre eux. Avec les touristes, les vietnamiens font un effort parce que nous avons tendance à « forcer » ces formules de politesse. Ils s’adaptent donc à notre culture, pour nous faire plaisir.
* Source : https://www.francetvinfo.fr/economie/transports/vietnam-les-scooters-envahissent-les-villes_2653314.html
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