18 Fév La Martinique – 2 semaines de Road Trip
Pour terminer l’année 2023, nous étions à la recherche d’une destination ensoleillée et l’île de La Martinique a su nous offrir une riche expérience à quelques heures de vol de Montréal.
Depuis notre retour du tour du monde en 2019, les opportunités de voyage ont été un peu moins fréquentes, entre une pandémie, un retour aux études (MBA pour Steven, Maitrise en développement durable pour Cindy) et la création de la coopérative Retournzy pour Cindy
Nous avions donc envie de trouver une escapade chaleur pas trop loin du Québec, pour recharger nos batteries et profiter du beau temps pour randonner et faire un peu de plongée. En avion, les Caraïbes sont facilement accessibles depuis Montréal. Après avoir fait quelques recherches, notre avons choisi de partir explorer La Martinique pour deux semaines.
Retour en images sur notre voyage du sud au nord de l’île de la Martinique en voiture, en décembre 2023.
Le sud de la Martinique en une semaine
Arrivés en fin d’après-midi depuis un vol direct en provenance de Montréal (Québec), nous avons embarqué dans la navette du loueur de voitures pour récupérer notre moyen de transport des deux prochaines semaines. Premier constat à la sortie de l’avion : la chaleur n’est pas étouffante. Drôle à dire en plein mois de décembre, quand on vient de connaître notre première tempête de neige de la saison quelques jours avant notre départ!
La nuit tombe vite dans les Antilles, et à 18h on ne voit déjà plus rien. Cindy conduit prudemment sur la route entre l’aéroport et le village de Le Vauclin où se trouve notre logement pour cette première semaine à La Martinique.
Les fenêtres de la voiture ouvertes, on se laisse bercer par le bruit si typique des régions tropicales lorsque la nuit arrive. Une multitude de coassements et autres crépitements émergents de la forêt nous plongent instantanément dans un dépaysement total.
A notre arrivée, le propriétaire du logement, Alain, nous invite spontanément à partager un Ti-Punch avec lui, après nous avoir présenté avec passion les différents arbres qu’il a plantés sur son terrain.
Alain est un foyalais d’origine (habitant de Fort-de-France), qui a vécu plus d’une quarantaine d’année en France métropolitaine et qui est revenu sur son île pour y passer une retraite bien méritée. Un personnage passionnant qui, tout au long de notre séjour, va nous donner des anecdotes, des conseils et un regard local sur la vie sur l’île, ses habitants, leurs relations avec la France métropolitaine et nous partager sa grande connaissance sur la flore locale (son jardin créole est d’ailleurs un bel exemple de la richesse végétale qu’offre l’île à ses habitants et tous les matins, nous aurons ainsi la chance de déguster bananes, papayes et autres fruits et plantes directement du jardin).
Le François et l’habitation Clément
Pour notre première journée à La Martinique, nous passons par la ville de Le François, une destination bien connue notamment pour les fonds blancs (de beaux lieux de baignades à quelques mètres des côtes, où les Martiniquais et les touristes viennent nombreux pour profiter d’une sortie en mer et se baigner avec peu de profondeur).
On en a profité pour passer à La poste (on a vraiment un problème avec les postes dans nos voyages. Si vous nous suivez depuis quelques années, on avait déjà relaté nos péripéties postales à la poste de Vientiane au Laos, ou encore à la poste de Saigon au Vietnam) et envoyer un colis de poteries que Cindy avait faites à Montréal, vers la France métropolitaine. En effet, le prix pour envoyer un colis est bien moins élevé d’ici que depuis le Canada, puisqu’il s’agit d’un envoi postal dans le même pays.
En fin d’après-midi, nous passons un agréable moment à l’habitation Clément, une des plus fameuses distilleries de rhum de l’île (on a aussi visité la rhumerie JM dans le nord de l’île, et on la recommande fortement aussi. Elle est beaucoup plus sauvage et son rhum est peut être encore meilleur). La visite nous fait découvrir différentes expositions d’art et de chais de vieillissement du rhum martiniquais, et se termine par une agréable dégustation.
Le Vauclin
Pour randonner en Martinique, il faut se lever tôt afin d’éviter les grosses chaleur en journée! C’est ce qu’on a fait pour aller marcher le long de la pointe du Vauclin, qui se trouve près de l’UCPA (il suffit de se garer au niveau du parking de l’UCPA et de suivre le sentier bien indiqué tout le long), une chouette randonnée au bord de l’océan.
Mêlant plages sauvages, mangrove, végétation plus sèche (avec quelques prés un peu jaunis), c’est une marche facile d’environ 2h qui offre de beaux points de vue sur les fonds blancs du Vauclin. On termine en se rafraîchissant dans les eaux du trou cochon, une petite anse protégée des vagues et dans laquelle l’eau turquoise est particulièrement chaude!
En repartant de la pointe du Vauclin, nous poursuivons notre exploration de la côte en faisant une petite pause à la pointe Faula, le spot des sports à voile en Martinique avec de nombreuses installations pour les sportifs et un fond sableux peu profond à certains endroits. Nous nous y contenterons d’un moment de lecture sur la plage car nous ne sommes pas amateurs de sports à voile.
On termine la journée au point de vue du Bois Soldat, qui offre un beau panorama sur l’est de l’île. La route pour y accéder, bien que particulièrement étroite, n’est pas la plus compliquée de notre séjour; l’accès à d’autres points de vue nous aura donné bien plus de sueurs froides 😉.
Grande Anse des Salines
Direction le sud-est de La Martinique, vers l’une des plages les plus prisées de l’île : la Grande Anse des Salines. Il nous faudra environ 30 minutes pour y arriver depuis notre logement au-dessus du village du Vauclin.
Une fois de plus, on s’est levé tôt pour profiter de marcher avec une chaleur encore tolérable.
Dès 9h, il commence à faire vraiment trop chaud pour continuer de randonner. On croisera toutefois beaucoup de familles qui partent généralement tard dans la journée, mais attention aux insolations!
La petite randonnée qui mène de la Grande Anse des Salines jusqu’à la Savane des pétrifications nous fait passer par un petit pont en bois au milieu de l’eau (on n’a pas trop compris comment y passer sans mettre les pieds dans l’eau ce jour-là).
Le sentier, facile à suivre, serpente le long de la côte, offrant des vues spectaculaires sur l’Anse Écluse et l’Anse Braham. Les majestueux cactus bordent le chemin tandis que le sol rocailleux évoque une atmosphère presque lunaire. On se croirait parfois dans un univers d’Ouest américain!
Après une montée tonique, une vue à couper le souffle s’offre à nous : les falaises abruptes surplombant la mer laissent place à une vaste plaine aux herbes folles et jaunes qui s’étend à perte de vue.
Arrivés à la Pointe d’Enfer, on comprend mieux ce nom évocateur. Les vagues s’écrasent avec force sur les rochers alors que le vent caresse notre visage. La palette de couleurs changeantes du sol, mêlant rouge, ocre et marron, crée une atmosphère saisissante. Au loin se dessine l’Anse Trabaud et sa plage de sable blanc encerclée par une eau d’un bleu lagon enchanteur.
On retourne sur nos pas pour profiter de la plage de la Grande Anse des Salines face à plusieurs gros catamarans qui ont jeté l’ancre face à la plage. En fin d’après-midi, on explore le village de Sainte-Anne, en profitant de la vue sur la baie du Marin depuis le Calvaire, colline accessible depuis un sentier à l’arrière de l’église.
Les Trois îlets – face à la baie de Fort-de-France
On va passer deux fois par la ville des Trois îlets au cours de notre séjour en Martinique. C’est un endroit particulièrement prisé par les touristes, car facilement accessible depuis Fort-de-France en ferry ou par la route et qui offre plusieurs installations touristiques de masse. Ce n’est cependant pas forcément le genre de destination que l’on recherche dans nos vacances! On a préféré se tenir loin de ce type d’endroit et se contenter d’y passer pour nous rendre à nos destinations visées.
Randonnée à cheval au ranch Jack
Pour notre première traversée des Trois îlets, nous prenons une route tortueuse depuis Le Vauclin, pour rejoindre le ranch Jack afin d’aller faire une randonnée à cheval au-dessus de la baie de Fort-de-France.
Cindy étant une amoureuse des chevaux, nous avons souvent eu l’occasion de faire des sorties à cheval lors de nos précédents voyages. On garde d’ailleurs un super souvenir de notre randonnée à Tupiza en Bolivie il y a quelques années.
Il n’y a pas beaucoup de ranchs en Martinique et après avoir regardé les options disponibles, Cindy a choisi d’opter pour une matinée de randonnée au ranch Jack. Chance, ils ont encore de la place alors que nous nous y prenons dernière minute !
L’accueil est chaleureux, les propriétaires gèrent l’affaire en famille et sont de vrais amoureux des chevaux. Jack, qui nous accompagne ce matin, est un fin connaisseur de la flore locale. Tout au long de la sortie, il va nous donner des explications sur les différentes essences d’arbres que nous croisons. Il réside sur l’île depuis 50 ans et a une véritable passion équestre qu’il sait transmettre aux cavaliers d’un jour que nous sommes!
On prépare nos montures (brossage, harnachement,…) et après quelques explications sur le comportement animal et un petit test de monte sur un parcours défini, nous voilà partis pour un peu plus de 2h de balade au milieu des bois et des collines alentour.
Au sommet, nous avons une vue incroyable sur la baie de Fort-de-France et le volcan de la Pelée !
La Savane des esclaves – un musée qui nous plonge dans l’histoire de la Martinique
C’est d’ailleurs dans le but de mieux comprendre le passé de colonisation de l’île que nous avons visité La Savane des esclaves, un musée retraçant la dure réalité de l’histoire de l’esclavagisme sur l’île. Ce musée est situé sur le site d’une ancienne habitation sucrière, offrant aux visiteurs un aperçu de la vie des esclaves africains qui ont travaillé sur les plantations de canne à sucre pendant la période coloniale.
Il propose des expositions interactives, des reconstitutions historiques, des artefacts d’époque et des témoignages audiovisuels pour illustrer les conditions de vie des esclaves et les luttes pour l’abolition de l’esclavage. On y découvre un passé triste et dur, dont on ne parle pas tant dans les livres d’histoires français…
Plusieurs explications et vidéos mettent en lumière les contributions des Afro-caribéens à la société martiniquaise et de favoriser la réflexion sur les questions de justice sociale et de droits de l’homme. Le créateur de ce lieu a fait un énorme travail pour préserver l’histoire et la culture martiniquaise, chapeau!
Kayak dans la mangrove
Pour célébrer la nouvelle année, quoi de mieux qu’une sortie en mer en kayak, pour aller explorer la mangrove de la baie de Fort-de-France!
On embarque sur un kayak double, face à l’îlet de Gros Ilets. Il n’y a pas trop de vent ni de vague pour le moment, ce qui nous permet de faire le tour de cet îlet et de profiter d’une eau très translucide laissant apparaître de nombreux poissons.
Presque seuls au monde en raison de l’heure matinale de notre départ, on pénètre dans une mangrove dense qui est un écosystème côtier riche en biodiversité et d’une importance écologique majeure.
Sur le retour, le vent se lève et des vagues de plus en plus menaçantes apparaissent. On finira même le retour jusqu’à la côte sous la pluie. Pour nous réconforter, les gérants du centre de location de Kayak Nature Évasion nous offrent un planteur – boisson à base de jus de fruit et de rhum, ça ne se refuse pas!
Sainte Luce et plongées dans le sud
De passage dans le village de Sainte Luce, on profite de son petit marché où les pécheurs ramènent les poissons frais du jour. Il y en a plusieurs qui pêchent au fusil-harpon dans les eaux environnantes. On en croisera d’ailleurs quelques-uns en allant faire de la plongée en masque-tuba du côté de la pointe Borgnèse, un chouette spot facilement accessible depuis la plage pour aller explorer les récifs coralliens et profiter d’une riche vie sous-marine.
On verra aussi quelques poissons en plongeant avec masque et tuba à la plage de l’Anse Désert, pas très loin du village de Trois Rivières.
On ira même jusqu’aux Anse d’Arlet en voiture, un des lieux très cartes postales de La Martinique, mais la foule nous fera fuir aussi vite! Il faut dire qu’après plusieurs jours passés dans des endroits un peu moins touristiques, nous n’avions pas le goût de faire des bains de foules… Nous renonçons d’y plonger pour essayer de voir des tortues (on nous avait recommandé d’aller à Anse Noire pour espérer en voir) et on continue notre route!
Le nord de la Martinique en une semaine
Après une semaine dans la partie sud de la Martinique, nous prenons la route pour aller découvrir une région avec des paysages diversifiés allant de plages de sable noir volcanique à des forêts luxuriantes et des montagnes imposantes. Il s’y trouve surtout un volcan, qui terrifie autant qu’il pousse à l’admiration : la montagne Pelée.
La route de la Trace – à travers la luxuriante forêt tropicale
25 décembre 2024, jour de Noël, on traverse rapidement la ville de Fort-de-France pour emprunter la Route de la Trace qui nous mènera à la ville de Morne Rouge.
Cette route pittoresque traverse la forêt tropicale luxuriante du nord de l’île, offrant des paysages époustouflants et des arrêts pour découvrir la flore et la faune locales. Cette route historique suit le tracé d’une ancienne voie de communication utilisée par les colons français au XVIIIe siècle pour accéder aux plantations de café dans les montagnes.
Sur le trajet de la Route de la Trace, on en profite pour faire un premier arrêt au jardin de Balata, un magnifique jardin paysagé au milieu d’une forêt luxuriante. Une des caractéristiques les plus remarquables de ces jardins est la passerelle suspendue, qui offre une vue panoramique époustouflante sur la canopée de la forêt tropicale environnante.
C’est aussi l’occasion de déguster un savoureux repas créole pour fêter Noël. Au menu, boudin créole, acras de morue et fruits frais, le tout accompagné d’un verre de rhum vieux, évidemment!
Un peu plus loin sur la route, on fait une pause à la cascade du Saut Gendarme. Mais le lieu est déjà bien occupé, avec un groupe de touristes en train de faire du canyoning.
Morne-Rouge – une ville nichée au pied de la montagne Pelée
Après notre séjour dans le sud de la Martinique, les quelques jours que nous allons passer au Morne-Rouge offrent un contraste saisissant. Le village est situé au pied de la montagne Pelée et a été complétement détruit lors de la terrible explosion de 1902. Le microclimat qui y règne est beaucoup plus humide, avec des pluies fréquentes, ce qui offre un terrain très fertile pour les différentes cultures (autres que la banane et la canne à sucre que l’on retrouve un peu partout en Martinique).
Domaine de la vallée : la culture de la vanille
C’est d’ailleurs au Morne-Rouge que l’on va visiter une production de vanille, au Domaine de la vallée. La propriétaire, Anaïs, nous fait découvrir avec beaucoup de passion le travail minutieux et si fastidieux nécessaire à la production de la délicate plante.
Si vous aussi avez envie de découvrir la culture de la vanille, vous pouvez prendre contact avec le Domaine de la vallée. Ils proposent une table d’hôtes copieuse et délicieuse suite à la visite.
Randonnée sur la Trace des jésuites
En passant par la Route de la Trace, on avait repéré un panneau de départ de randonnée le long de la route. On est donc revenu sur nos pas quelques jours plus tard, lorsque les sentiers étaient un peu plus secs, pour nous aventurer au milieu de la forêt tropicale sur la Trace des jésuites.
Ce sentier, nommé en l’honneur des missionnaires jésuites qui ont autrefois traversé ces terres, présente une variété de paysages magnifiques et offre des vues imprenables sur la nature environnante.
Le sentier débute à partir du parking de la commune de Fonds-Saint-Denis, situé le long de la Route de la Trace. Il traverse une dense forêt tropicale où les arbres imposants s’élèvent au-dessus de nous, offrant une protection contre le soleil tropical. Malgré le couvert forestier, la chaleur et surtout l’humidité sont intenses, et une petite pluie va venir augmenter ce facteur d’humidité, faisant tourner la tête de Steven qui se mettra à perler à grosses gouttes!
Le sentier est assez difficile, et la pluie des derniers jours a beaucoup raviné le sol qui est assez glissant. On se rend jusqu’à une petite rivière qui offre un chouette endroit pour piqueniquer les pieds dans l’eau, entourés de nombreux poissons!
Saint-Pierre – trésor historique de la Martinique
De toutes les découvertes effectuées lors de notre séjour en Martinique, l’histoire de la ville de Saint Pierre et de son tragique destin avec la montagne Pelée est certainement celle qui nous a le plus marqués.
Tôt le matin, nous avons pu assisté à la pêche à la senne, un grand filet que les pêcheurs rabattent pour capturer le poisson, Passionant!
Nous avons effectué une visite fantastique de la ville avec Fernand, l’organisateur des tours à pied (et anciennement petit train) de Saint-Pierre. Pierrotin d’origine (le nom des habitants de la ville), il a pendant des dizaines d’années fait découvrir l’histoire et la culture de Saint-Pierre. Nous lui souhaitons d’ailleurs une bonne retraite car, à l’âge de 71 ans il a décidé de se retirer pour profiter de sa retraite dès l’an prochain.
Merci Fernand pour les 3h de partage au cœur de cette ville au passé si riche.
Anse Couleuvre – attention route étroite!
On prend la route qui passe par le village du Prêcheur pour rejoindre un des derniers recoins de la côte caraïbe de l’île dont la visite est recommandée dans nos guide touristiques. Nous arrivons tôt et peu de monde est présent pour le moment mais le dernier kilomètre est particulièrement sinueux et on se dit qu’au moment de repartir, il ne faudrait pas croiser trop de voitures, car il n’y a pas d’espace pour se croiser.
Comme attendu, notre départ du lieu a été difficile et particulièrement fatigant, alors qu’il n’était que 10h du matin. Des dizaines de voitures (volumineuses, car la plupart des voitures de location sont des SUVs) se sont entassées sur le bas-côté, ne permettant plus aucune circulation sen double sens sur la route, alors que certains locaux et touristes tentent de se rapprocher du départ des sentiers (en cul de sac) alors que d’autres, comme nous, tentons de repartir.
Malgré les péripéties de stationnement, une randonnée magnifique part de ce bout de route jusqu’à Grand Rivière. Le sentier est d’ailleurs le seul moyen de passer dans le nord de la Martinique, car il n’y a pas de route! Le retour peut se faire en bateau, mais il faut réserver à l’avance.
Nous ne ferons qu’une partie du sentier, et profiterons de la plage déserte de l’Anse à voile et de son sable noir.
Ascension de la montagne Pelée
Levés à 5h du matin, après plusieurs jours à observer la météo et la probabilité que la montagne soit dégagée, nous partons en voiture dans l’obscurité totale pour rejoindre le point de départ du sentier, pour tenter de monter jusqu’en haut du plus haut sommet de la Martinique : la montagne Pelée.
Il existe trois accès pour se rendre en haut de la montagne :
- Depuis Morne-Rouge : c’est l’accès le plus connu, en passant par le sentier de l’Aileron. Son accès est rapide depuis le centre ou le sud de l’île, il propose un dénivelé modéré (7,6 km / 650 m de dénivelé).
- Depuis le Prêcheur (ouest) : offre une option plus courte pour atteindre le cratère, mais également plus raide, avec un dénivelé plus important (6,2 km / 720 m de dénivelé).
- Depuis Beauséjour (Grand’Rivière) ou Desiles (Macouba) : cette option est la plus longue, avec un départ à une altitude plus basse (8 km / 1170 m de dénivelé), et mène au même endroit que le Sentier de l’Aileron (au « deuxième refuge »).
Nous optons pour la deuxième option, en espérant arriver en haut avant l’apparition de brouillard. En effet, la montagne Pelée, comme la plupart des volcans, a souvent la tête dans les nuages! Depuis 5 jours que nous l’observons depuis son pied, nous n’avons pu la voir dégagée que quelques heures.
En arrivant par la route du Prêcheur, surprise : un panneau nous indique que la route est barrée (sauf circulation locale) et qu’il n’est pas autorisé de se rendre plus loin… devons-nous faire demi-tour et tenter notre chance par Morne Rouge? Nous avions pourtant eu confirmation que nous pourrions passer par cette route…
On continue un peu, pour voir! Quelques centaines de mètre plus loin, une partie de la route s’est effondrée. On peut encore passer, mais le chemin est mince. On tente le coup !
6h, le jour se lève doucement. On prend avec nous tout le nécessaire pour une randonnée en altitude, on ne veut pas se faire prendre par le froid (même si on est en Martinique, toujours prendre un coupe-vent avec soi lorsque l’on commence à monter).
Le dénivelé est raide, mais le sommet semble bien dégagé. On monte en même temps que le soleil commence à percer en contrebas sur la ville de Saint-Pierre.
La vue sur la côte Caraïbes est à couper le souffle! L’ascension est parsemée de pause pour profiter de ce panorama grandiose et prendre quelques photos. Nous aurons même la chance de prendre le petit déjeuner un peu plus haut, le long de la Caldeira – grande dépression circulaire située au sommet du volcan de la Montagne Pelée. Il s’agit d’un cratère formé par l’effondrement du sommet du volcan lors de l’éruption dévastatrice de 1902.
Les traces laissées par la dernière éruption et la végétation, mélangées à la brume qui entoure de temps en temps le sommet, donnent une impression de monde préhistorique, duquel des dinosaures pourraient apparaître à tout moment.
Mystique!
Les nuages se forment déjà tout en haut de la montagne et Cindy n’a plus la force de poursuivre le tour de la Caldeira et l’ascension jusqu’au sommet. Il faut dire que l’on a déjà bien randonné dans les derniers jours, et que la vue de là où nous sommes est déjà bluffante. Nous redescendons donc tranquillement sous un soleil puissant qui commence déjà à nous faire transpirer.
Au cours de notre descente, nous croisons plusieurs marcheurs qui commencent tout juste leur ascension. Nous avons bien fait de partir de bonne heure, il fait maintenant trop chaud, et on ne voit presque plus rien tant le sommet est dans les nuages!
Nous sommes vraiment contents de cette ascension, qui fait partie des tops des randonnées que nous aurons effectuées en Martinique.
Bilan de deux semaines en Martinique
Ce séjour nous a totalement dépaysés. Entre les luxuriantes forêts tropicales du nord et les plages à couper le souffle du sud, les traditions créoles, l’histoire sombre et saisissante du passé colonial, la tragédie de l’éruption de la Pelée, les discussions riches et passionnées avec nos hôtes martiniquais (une mention spéciale à Alain, Charnel et Edith pour leur accueil et les Ti Punchs)…
Nous revenons à Montréal en plein hiver la tête pleine de souvenirs, le sac plein de rhum (bon, juste une bouteille de rhum JM XO, mais qu’est-ce qu’il est bon ce rhum AOC Martiniquais) et (un peu) bronzés!
Avant de partir deux semaines en Martinique
Quelques infos utiles pour bien préparer son séjour sur l’île de La Martinique.
Nous avons utilisé quelques guides comme le Guide du routard et le Lonely Planet, ainsi que quelques autres blogs de voyage pour mieux connaître les incontournables à explorer et les choses utiles à mettre dans nos sacs à dos.
Notre voyage: 17 décembre 2023 au 2 janvier 2024
La Martinique, c’est où? Dans les Antilles françaises, dans la mer des Caraïbes, entre les îles de la Dominique au nord et Sainte-Lucie au sud.
Département Français d’Outre Mer: code 972 : territoire français – pas besoin de visa dans notre cas, paiement en euros, vols directs (depuis Montréal ou la France métropolitaine).
Superficie: 1128km2 (80km long x 35km large) soit un peu moins que La Guadeloupe (1600km) – mais avec des routes plus sinueuses.
Décalage horaire : 1h avec le Québec, 5h avec la France métropolitaine
La météo :
- La saison « sèche » de décembre à mai, appelée le carême: haute saison touristique, surtout décembre à février donc des prix plus chers et moins de disponibilités. Mars/avril peuvent être très secs ce qui est dommage pour apprécier la végétation luxuriante.
- La saison « humide » de juin à novembre, appelée hivernage. L’été juillet/août est souvent ensoleillé, les risques de cyclones sont surtout focalisés sur septembre/octobre.
Budget : pour 2 semaines, nous avons dépensé environ 2500 CAD par personne pour la totalité du séjour. Ceci inclut les billets d’avion, location de voiture, essence, logement, nourriture (nous avons beaucoup mangé à nos logements et sandwich le midi), excursions et visites.
Choisir entre La Martinique et la Guadeloupe
Nous avions eu un très beau séjour en 2014 en Guadeloupe, notre premier voyage dans les Caraïbes. Nous avons même réfléchi à y retourner pour ces vacances de Noël 2023, car nous n’avions passé qu’une semaine dans cet autre département français au milieu des Antilles.
La Guadeloupe n’offre pas une mais 6 îles à découvrir! En une semaine nous n’avions fait qu’effleurer toute cette richesse. Un gros coup de cœur dans nos voyages, avec une multitude d’activités à faire (randonnées, plongées…)
Autant La Martinique que La Guadeloupe nécessitent selon nous au moins 2 semaines pour être appréciées à leur juste valeur! Et les deux sont toutes aussi belles à découvrir!
Comment se déplacer durant deux semaines en Martinique ?
Nous avions regardé plusieurs options avant de partir. Louer une voiture, un van, se déplacer en transport en commun… Après quelques recherches, nous avons décidé de louer un véhicule afin d’avoir le plus de flexibilité possible pour partir randonner et explorer des recoins un peu plus dans le cœur de La Martinique.
Même si le système de transport en commun semble s’être légèrement amélioré dans les années 2010, il reste plutôt difficile d’explorer en profondeur cette île aux routes escarpées sans son propre véhicule.
Les routes sont étroites, et la circulation dense (c’est le département le plus motorisé de France!). L’attention est de mise à tout moment lorsqu’on se déplace en dehors de la route nationale.
Nous avons loué la voiture la plus compacte que nous puissions trouver, et nous ne le regrettons pas! Les routes sont tellement étroites et sinueuses, souvent avec de fortes pentes, qu’il n’est pas rare de ne pas être capable de croiser un véhicule arrivant en sens inverse.
Plusieurs agences de location sont disponibles sur l’île et il faut parfois s’y prendre longtemps à l’avance pour la réservation si vous visitez La Martinique pendant la haute saison (de Noël à avril environ). Beaucoup d’agences de location de voiture sont situées proches de l’aéroport international Aimé Césaire, et offrent une navette pour vous amener jusqu’au lieu de location. Nous avons personnellement fait affaire avec Aloe Location, et avons eu un service sérieux et de qualité ainsi qu’une navette qui nous a récupérés et ramenés à l’aéroport.
Nous avons loué pour 14 jours une petite Kia Picanto qui, malgré sa faible motorisation (nous étions constamment en première ou seconde vitesse dans les montées) nous a permis de vadrouiller partout sur l’île sans le moindre problème. Nous étions d’ailleurs bien plus rassurés avec une si petite voiture lorsque nous devions nous stationner ou croiser d’autres véhicules sur les routes dans les terres.
Bonus – les meilleurs photos de lézards de Martinique!
Des lézards. il y en a eu beaucoup dans ce voyage. Alors on vous partage quelques unes de nos plus belles rencontres 🙂
Karine
Publié le 09:12h, 19 févrierMagnifique 😍 merci Steven pour ces belles photos et ce super résumé de vos vacances. J’y avais passé 2 semaines moi aussi il y a qqs années. Ça m’a fait replonger dans de bons souvenirs. Gros gros bisous à tous les deux. Hâte de vous revoir ! Avril, mai ? 🥰