03 Avr Salta – Boucle sud de Cachi à Cafayate
Après avoir découvert la Quebrada de Humahuaca et ses fabuleux paysages, nous avons continué notre road trip dans la région de Salta en allant plus au sud. Nous étions alors le 14 décembre 2018. De Tilcara, nous avons rejoint la ville de Cachi, au sud-ouest de Salta. Au programme par la suite, rejoindre Cafayate par les chemins de graviers pour remonter ensuite direction Salta en traversant les vallées Calchaquiès et la Quebrada de las Conchas.
Au programme, des routes de terre pleine de bosses histoire de bien nous secouer les miches, des formations géologiques à couper le souffle, et la solitude totale sur les chemins argentins!
De Tupiza à Cachi via la Ruta 33
Pour ce quatrième jour de road trip, nous avions pas mal de kilomètres à parcourir afin de relier la ville de Cachi depuis Tilcara : 380km pour être précis! Super Maps.me nous a annoncé 4h de route (ne jamais croire Maps.me!), on en aura mis 7! Et encore, on a emprunté l’autoroute sur le premier tronçon!
Dans la région sèche et désertique de Tilcara, au nord de Salta.
Rien que pour contourner Salta, c’est toute une aventure… La route zigzague autour de la ville et nous avions l’impression de ne jamais sortir de ce dédale de rues. Une fois de plus, le GPS (Google Maps quand le réseau est accessible) est appréciable.
Dans le micro-climat humide autour de Salta, la saison des pluies commence à faire sentir ses effets.
Après une halte pour le lunch dans un petit restaurant de bord de route, dans lequel un groupe d’Argentin semblait ébahi par notre présence et dont chaque individu est venu un par un nous dire bon appétit, nous avons continué sur la route 33 en direction du col de Piedra del Molino.
La route asphaltée a disparu depuis un bon moment déjà et, tout en suivant le chemin sinueux qui nous fait prendre de l’altitude à une vitesse folle, nous nous enfonçons dans un épais brouillard qui semble de plus en plus dense. Nous ne pourrons pas admirer le paysage en contrebas, la visibilité étant nulle, mais nous croiserons quelques chevaux, vaches et chèvres en liberté, sur le bord de la route.
Arrivés au col (3348m d’altitude), nous ne savons même plus où nous sommes tant le brouillard est épais et nous englobe entièrement, le paysage est presque irréaliste et plutôt mystique.
Quelques minutes de route plus tard, nous arrivons sur un immense plateau où le brouillard laisse place rapidement à un paysage complètement dégagé et sec, avec pour seule végétation, quand végétation il y a : des cactus (il faut dire que cela semble être THE Arbre dans le coin!).
Changement de décor radical par rapport aux prairies vertes et humides que l’on pouvait deviner au milieu du brouillard. Décidément, la région est époustouflante! Et encore… on n’a pas encore tout vu à ce stade-là!
Cachi, ville blanche et chiens ambulants
Nous voilà à 2500m d’altitude!
La journée s’achève et nous débarquons dans la charmante bourgade de Cachi aux maisons blanches et à l’église très coloniale.
Ici, la plupart des structures de bois de la ville sont faites en bois de…cactus, tout comme les panneaux qui sont bien évidemment faits en… cactus!
Les clés et serrures ont elles aussi leur style bien particulier!
Après une nuit forte en rebondissements durant laquelle nous avons dû réparer non sans mal les toilettes de l’auberge que Cindy a malencontreusement brisées en plein milieu de la nuit, nous décidons de nous lever de bonne heure pour monter, à la fraîche, au point de vue qui surplombe la ville (vous aurez compris la logique : point de vue + belle lumière = photo pour Steven ; montée + air encore un peu frais = Cindy rouspète un peu moins!).
Rencontre matinale à Cachi
Vue sur Cachi depuis le point de vue
À Cachi, comme dans la majorité des villes que nous avons traversées en Amérique du Sud jusqu’à présent, il y a une quantité incroyable de chiens plus ou moins errants. Ils n’ont pas l’air sauvages, mais en même temps, ils errent dans les rues à longueur de journée. C’est ainsi que deux d’entre eux ont décidé de se joindre à notre marche matinale.
Arrivés au point de vue 45 minutes plus tard, c’est tout naturellement qu’ils se sont posés à côté de nous pour nous attendre, avant de nous raccompagner jusqu’à notre auberge.
Steven et Cindy, masters of the pets (en anglais= maîtres des animaux de compagnies)!
Depuis le point de vue… Nous ne sommes pas les plus à plaindre…
Les vallées Calchaquies
De Cachi à Angastaco via la Ruta 40
La suite du road trip s’est faite sur une route de graviers vraiment…pourrie! Dès la sortie de Cachi, nous nous sommes retrouvés sur une route de terre / graviers qui, très rapidement, s’est avérée toute bosselée. Nous ne pouvions pas avancer à plus de 30 km/h sans risquer de voir notre pauvre voiture de location entrer en résonnance (et nous avec!).
C’est ainsi que nous avons parcouru trèèèèèèèès lentement, les 90km qui nous séparaient du village de Angastaco où nous avons passé la nuit suivante. On vous partage quelques photos des sublimes paysages plutôt…désertiques que nous avons traversés ce jour-là!
On est toujours contents de voir un peu de vert au milieu de ce désert, on ne sait pas pour vous mais nous on trouve ça beau!
Cela nous fascine de voir, le long du chemin, toutes ces maisons complètement isolées, où vivent des familles entières, entourées de leurs troupeaux de chèvres et de quelques ânes. Leur mode de vie est complètement différent du nôtre, sans compter le fait que ces gens se retrouvent complètement isolés lorsque les torrents d’eau coupent l’accès à la route dans les périodes de pluie.
Il est encore plus surprenant de traverser des villages avec seulement 3 maisons, mais avec une superbe église peinte (alors que les maisons ne le sont pas) et… un vendeur d’empanadas!
Au détour d’un village
Contrairement à Cachi, il n’y a rien à Angastaco. Mais alors, absolument rien… hormis une église (bien sûr!), l’unique restaurant (fermé lors de notre passage) sur la place centrale, et une station essence (quasi fermée aussi).
Notre ventre étant bien vide, nous étions fort mal pris.
C’est finalement dans l’unique mini boutique ouverte du village que nous avons pu nous ravitailler en… biscuits! Vous savez, les fameux biscuits qui vous sauvent la vie (et vous coupe la faim) si souvent en voyage!
Uniques touristes du village ce jour-là, nous sommes allés poser nos affaires à l’auberge (qui ne nous attendait d’ailleurs absolument pas malgré notre réservation la veille!). Pendant que Cindy se reposait dans la chambre, Steven est parti une fois de plus marcher en solo (parce que oui, il y avait un point de vue et que la lumière allait être belle). Si vous nous suivez depuis le début, peut être que cela vous rappellera l’épisode de Vang Vieng au Laos.
Après une marche rapide et l’ascension d’une bute fort pentue, Steven s’est ainsi retrouvé face à des formations géologiques incroyables! La roche rosée et ciselée se détachait parfaitement d’un ciel des plus menaçant. On vous laisse juger par vous-même…
De Angastaco à Cafayate
Les autres 70km de route en terre qui nous ont permis de terminer la découverte des vallées Calchaquies sont tout autant pleins de bosses. Il faut d’ailleurs faire particulièrement attention, car lors de la saison des pluies, cette route peut être impraticable, tout du moins avec une petite voiture.
En continuant sur la Ruta 40, nous sommes d’abord passé dans la Corte El Canon avec de belles roches rosées très lisses, puis avons traversé les quebradas fascinantes le long du Rio Calchaqui, avant de retourner sur un bel asphalte! À ce moment-là, notre dos nous a dit merci. 😊
La très touristique ville de Cafayate est connue pour ses bodegas, où l’on peut aller déguster de bons morceaux de viande, accompagnés d’un verre de rouge (argentin bien sûr). Nous n’avons pas pris le temps de le faire, car il faut faire des choix, et toute cette route au cours des derniers jours était un peu fatigante. Du coup, nous avons juste profité du marché artisanal attrape-touristes et de la bouffe bien médiocre et hors de prix des restaurants de la ville. Vous le devinerez, Cafayate ne restera pas notre highlight de cette boucle!
Fin du road trip dans la Quebrada de las Conchas
Le dernier matin de notre road trip, nous nous apprêtions à nous engager sur la route qui passe dans la Quebrada de las Conchas quand nous avons remarqué un backpackeur autostoppeur sur le bord de la route. Nous n’avions pris personne en stop depuis le début du tour du monde, mais là nous remontions vers Salta, c’est là qu’il voulait aller et il nous semblait sympa. Allez hop! On l’embarque!
C’est ainsi que nous avons partagé notre dernière journée de road trip avec Thomas (si tu nous lis, on espère que ton voyage continue bien!), qui voyage en stop à travers l’Argentine en ce moment, et qui est aussi français. Oui, il y en a définitivement beaucoup à l’aventure sur notre planète!
Nous découvrons ensemble les reliefs ocres de cette partie de la quebrada qui font ressortir magnifiquement les tons de vert au creux de la vallée, où coule la rivière. Définitivement, la richesse des reliefs et des formations géologiques de ces 6 derniers jours dépasse tout ce que nous avons vu au cours de notre tour du monde.
La roche rouge fait vite place à une belle végétation qui se fait de plus en plus riche lorsque l’on se rapproche de Salta.
Nous ferons un stop déjeuner le long de la route dans un de ces restaurant « boui-boui » où une charmante madame nous a concoctés un savoureux « Menu del dia » pour 15 pesos (3 $CAD), avant de terminer notre bout de chemin.
Pause casse-croûte avec Thomas!
Nous déposerons Thomas à l’entrée de Salta pour qu’il puisse continuer sa route plus à l’est vers les chutes d’Iguaçu. Un bon 1500km à traverser dans le nord de l’Argentine, en passant par le Paraguay, rien que ça!
Pour nous, ce sera la fin d’un road trip mémorable et au cours duquel Steven n’a pas lâché son appareil photo, une chance que c’est Cindy qui conduit! Ce fut pour nous un total dépaysement par rapport au reste du pays et certainement l’un des plus gros coups de cœur de ce voyage autour du monde.
Après l’effort, place au repos!
Pour nous remettre de toutes ces vibrations (à cause des routes en terre!), nous avons posé nos sacs une semaine dans un Airbnb à Salta. Ce fut un bon prétexte pour nous reposer et surtout continuer de chercher du travail en vue de notre retour au Québec. Les fêtes de fin d’année approchant, nous avions une semaine avant Noël pour passer quelques entrevues sur Skype, avant de repartir sur la route direction Tupiza, en Bolivie. Mais ça, c’est une autre aventure… 😊
CONSEILS PRATIQUES
OÙ DORMIR ?
À Cachi : Art Hostel Viracocha – L’accueil n’était pas génial et il n’y a pas de permanence la nuit (ce qui nous aurait été utile pour l’histoire du toilette!) mais l’auberge est vraiment chouette et agréable. Le petit déjeuner est inclus et servi au restaurant du même propriétaire au coin de la rue. (Prix: 28$CAD pour une chambre double, petit déjeuner inclus – ce n’est pas donné). À noter qu’il y a plusieurs autres auberges certainement moins chères dans le village mais qui ne sont pas disponibles en ligne pour réservation.
À Angastaco : Hostal Los colorados – Cet hostal est situé un peu en retrait du village dans une maison familiale tout confort (pour la région). Ambiance très familiale même si la barrière de la langue n’aide pas. Il y a le Wi-Fi (même si le signal est aléatoire). Le petit déjeuner est inclus mais comme nous n’étions pas du tout attendus malgré notre réservation la veille, on a eu le droit aux fonds de tiroirs complétement périmés pour le petit déjeuner. Bref, on n’aura pas mangé grand chose ce matin là. Sinon, la nuit a été confortable. Toutes les chambres ont été rénovées récemment (Prix: 850 ARS = 26.50 $CAD/ nuit en chambre double, petit déjeuner inclus).
- À Cafayate : Hostal Casa arbol – Jolie auberge avec dortoirs et une ou deux chambres privées. Comme c’est assez petit, c’est assez bruyant mais c’était convenable pour un passage d’une nuit. Parking gratuit disponible dans la rue juste devant l’auberge (Prix: 17 $CAD/ nuit en chambre double, petit déjeuner inclus).
OÙ MANGER ?
Sur la route de Salta à Cachi : Restaurant El Quinto amigos dans le village de la Merced – Nourriture simple mais bonne, accueil sympathique et convivial sous ce hangar qui sert de restaurant familial. Parking disponible pour la voiture. Prix tout à fait acceptable (165 ARS = 5$CAD/ personne pour un plat complet et boisson, pourboire inclus). C’est parfait pour un arrêt le long de la route.
À Cachi : Restaurant la Esquina – Restaurant à l’ambiance sympathique, clairement pour la clientèle touristique. Malheureusement les plats étaient, comme souvent en Argentine, beaucoup trop salés à notre goût… Dommage! (Prix : 250 ARS = 7.80$CAD / personne pour un plat et une boisson, pourboire inclus).
- Sur la route de Angastaco à Cafayate : Restaurant épicerie La Recoba dans le village de San Carlos – tenu par une petite mamie fort sympathique, nous avons dégusté de très bonnes petites empanadas typiques de la région ainsi qu’un humita (fromage de chèvre local et légumes enveloppés dans une peau d’épis de mais) pour trois fois rien. On recommande!
- À Cafayate: Restaurant el Zorrito – Nous ne conseillons pas du tout! Nous en avons bavé pour trouver un restaurant qui nous inspirait à Cafayate et quand on en a eu marre, on s’est replié sur celui-là mais c’était franchement pas bon et beaucoup trop cher pour ce que c’est! Il y a surement mieux ailleurs, si on s’éloigne de la place principale de la ville.
COMMENT SE DÉPLACER DANS LES VALLÉES CALCHAQUIÈS ?
- L’idéal pour ce tronçon est d’avoir sa propre voiture sinon il est possible de prendre un bus local mais qui ne passe pas tout le temps. Ou alors essayer de trouver une autre voiture de touristes à partager ou encore faire du stop. C’est plus long et c’est un autre style mais ça doit se faire aussi!
Agence de location de voiture digne de confiance à Salta que nous recommandons : Agence ACTIVA (ils parlent anglais!) Prix: 8624 ARS = 277 $CAD pour 7 jours de location, km illimité, assurance incluse.
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