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Tupiza – À cheval dans le sud de la Bolivie

Après une semaine de repos nécessaire à Salta, au Nord de l’Argentine, nous avons changé nos plans et avons pris la route pour Tupiza en Bolivie (nous planifions originalement aller au désert d’Atacama au Chili, mais, en cette période de Noël, nous n’avons jamais pu trouver de tickets de bus!).

En ce 23 décembre 2018, nous partions donc de nouveau à l’aventure en direction du sud de la Bolivie!

Trajet Salta – Tupiza : notre passage super facile de la frontière

Il n’est pas possible de prendre un bus direct reliant Salta à Tupiza (alors qu’il en existe pour relier Salta à Tarija!).

Du coup, nous avons pris un taxi à 4h30 ce matin-là pour aller à la gare routière de Salta. De là, nous avons pris un bus qui nous a emmenés en 7h (400km) jusqu’à la ville de La Quiaca, à la frontière avec la Bolivie.

Le paysage, sur cette route que nous avions parcourue en partie lors de notre boucle nord en voiture, était magnifique avec la lumière rasante du matin et les 7h de voyage sont passées plutôt vite!

La Quiaca, ville tout de même importante, nous a surpris par sa pauvreté, beaucoup plus apparente que nombre d’autres villes argentines. Les habitants y sont typés boliviens et leurs habits ont changé. Nous croyons déjà avoir changé de pays.

D’autres voyageurs se joignent à nous pour rejoindre le pont marquant la frontière entre l’Argentine et la Bolivie et passer la frontière. On nous avait prévenus que la sortie d’Argentine pouvait prendre plusieurs heures dépendamment de la file d’attente.

Pour nous, ça a duré 10min top chrono, et encore, on a perdu du temps parce que les douaniers faisaient de l’humour! La sortie d’Argentine, check!

Quelques mètres de traversée de pont dans l’entre-deux pays puis nous quittons le calme des rues de La Quiaca pour arriver dans la cacophonie de Villazon, nous voilà en Bolivie!

Cependant, on semble être entrés trop facilement dans ce pays! Où sont les barrières et le poste de douane!? Nulle part… On aurait pu continuer sans problème mais, par bonne conscience, nous sommes quand même allés trouver le bureau d’immigration bolivien pour confirmer que nous ne nécessitions aucun tampon, chose qu’ils nous ont confirmé (le papier volant remis par la douane argentine faisant office de tampon d’entrée en Bolivie, logique!!).

Villazon, et l’échec du train

Nous voilà donc dans la rue principale de Villazon! S’y succèdent magasins vendant des souvenirs en plastique et bureaux de change. Ça tombe bien, on a besoin de Bolivianos (la monnaie locale!).

On cherche inexorablement à échanger nos pesos chiliens (qu’on avait gardés en vue d’aller dans le désert d’Atacama), mais personne n’en veut! On se rabat alors sur nos dollars américains (un indispensable à avoir sur soi pendant le voyage!). Si le taux de change paraît intéressant, il le devient beaucoup moins quand on propose nos coupures de 10 et 20US$! Eux veulent des grosses coupures (de 50 ou 100US$)… du coup on s’est un peu fait arnaquer!

Mais la plus grosse déception du jour restera notre échec à prendre le train!

En effet, nous savions qu’une ligne de chemin de fer reliait Villazon à Tupiza. En nous renseignant un peu, on lisait sur internet que la ligne était fermée pour rénovations jusqu’en 2018, mais les informations sur la date de réouverture n’étaient jamais les mêmes! Même le site de la compagnie de train n’indiquait aucun message à ce sujet et affichait même les horaires de départ du train (si on oublie le fait que ces dernières différaient d’une page à l’autre du site, c’était quand même bon signe)!

Super optimistes, on a marché les 3km qui nous séparaient de l’entrée théorique de la gare… pour ne jamais la trouver! Par contre, Steven a fini par trouver les rails, dans un état d’après-guerre qui semble témoigner que non seulement la ligne est fermée depuis longtemps, mais que les personnes censées la rénover avaient oublié de se présenter!

Quelle grande déception! On se voyait effectuer nos premiers kilomètres en Bolivie avec ce moyen de transport que nous aimons tant! Ce sera pour une prochaine fois!

On avale notre sandwich assis sur un banc, entouré de tout notre barda qui tantôt amuse les locaux, tantôt semble les effrayer, puis on se rabat sur le plan B, c’est à dire faire comme tout le monde et prendre un « rapido », van de 7 places (officiellement – on y sera 9 personnes avec les enfants qui ne comptent pas 😊) qui nous emmènera en mode rapido presto (pas de temps à perdre!) jusqu’à Tupiza.

Les premiers paysages boliviens sont la continuation du nord de l’Argentine, c’est magnifique… et si aride! Les sols sableux et caillouteux si secs portent les cicatrices des torrents d’eau qui, chaque saison des pluies, ravalent tout sur leur passage!

Nous sommes d’ailleurs au début de la saison des pluies et nous appréhendons quels peuvent être les conséquences pour le bon déroulement de notre voyage. Pour le moment, le soleil brûlant est dans le ciel et il n’y a pas un nuage à l’horizon. Mais, très vite, au vue des violents torrents d’eau argileuse que nous traversons, nous comprenons que les orages localisés ont commencé à frapper le pays. Nos co-voyageurs boliviens semblent à la fois impressionnés et inquiets, nous ne savons pas à quoi nous attendre pour le reste du voyage!

Tupiza, petite ville bolivienne paisible

Nous arrivons au cœur de Tupiza, ville de 23000 habitants, à 2800m d’altitude. Nous y sommes accueillis par des taxis tuk tuk semblables à ceux que nous avions vus par milliers en Thaïlande, c’est très drôle!

Tuk Tuk dans les rues de Tupiza
dans les rues de Tupiza en Bolivie
Cindy face à une maison jaune de Tupiza

On découvre nos premiers vrais et authentiques Boliviens et surtout les Boliviennes, avec leurs deux longues tresses noires jusqu’aux fesses, leur chapeau sur la tête et leur habit traditionnel (jupe et tablier) qu’elles sont encore très nombreuses à porter.

Les petites vieilles sont magnifiques avec leurs rides et leur peau marquée par le soleil. Nous ne pouvons nous lasser de les observer. Eux nous ignorent comme si nous faisions partie du décor (ça change de la Chine!) et, malgré leurs traits durs et non accueillants au premier abord, ils s’avèrent tous d’une grande gentillesse et nous pouvons échanger des sourires et quelques mots de politesse avec eux. Notre entrée en matière dans le pays est prometteuse!

Depuis le mont au centre de la ville, nous avons une superbe vue à 360 degrés sur la ville. Nous adorons observer la vie dans les villages vue du dessus. C’est un peu comme un jeu de Lego grandeur réelle. Nous jouons à déterminer le niveau d’aisance d’une famille à la vue de sa maison. Ici, pas possible de juger cela à la vue de la voiture garée dans la cour, ils n’ont pas de voiture! Alors, on se dit que si une maison est peinte et que le toit est en tuiles (au lieu de tôles), la famille doit être plutôt riche, ou pas!

Balade à cheval seuls au monde

La veille de Noël, le 24 décembre, nous nous sommes offert notre cadeau de Noël : une balade à cheval jusqu’au Canon del Inca.

Au programme, 3h de cheval, tous les deux accompagnés de notre guide, seuls au monde, dans un décor de roches d’un rouge ocre profond, comme surnaturel.

Pas un touriste à l’horizon, une météo parfaite et un silence total duquel se démarquait seulement le rythme des pas des chevaux et quelques chants d’oiseaux. Le rêve!

Nous découvrons sur le chemin la Puerta del Diablo, étrange formation géologique s’étant complètement redressée avec le temps tel un mur parfaitement vertical, présentant une ouverture en son centre (la porte), devenue sacrée pour les habitants de la région qui viennent y faire des offrandes.

La balade termine dans le canon del Inca, un cul-de-sac d’où une source d’eau minuscule jaillit de la roche; cette même source qui, en cas de gros orage en période de pluie, peut se déchaîner au point de créer un torrent de 60cm de profondeur sur 50m de large à l’endroit que nous avons parcouru à cheval! La nature est d’une puissance incroyable et ces récits ne font pas rire!

Si les chevaux n’étaient pas en très bel état (faute de nourriture, l’herbe n’existe pas dans ce coin de la Bolivie et le foin coûte très cher donc ils sont nourris avec des sortes de roseaux qui ne semblent pas très nourrissants), ils sont cependant aimés et choyés le plus possible par leur propriétaire qui était notre guide : Eddie.

Ce dernier est le seul guide en ville qui est propriétaire de ses chevaux, en plus d’être un très bon guide, patient, et qui a pris le temps de répondre à toutes nos questions sur le pays et la vie de ses habitants.

C’est grâce à lui que nous avons appris que la première économie du pays est le minerai. Eddie a d’ailleurs travaillé dans les mines avec ses parents dès l’âge de 14 ans avant de décider de diriger sa carrière avec les chevaux. Cependant, lorsque les touristes manquent pour les randonnées à cheval, il doit retourner travailler à la mine pour gagner de quoi nourrir ses 4 compagnons.

cheval à Tupiza en Bolivie

Il nous apprend également que l’eau de Tupiza a été testée impropre à la consommation il y a peu par des scientifiques européens. Depuis, lui et les habitants de Tupiza, qui la consomment depuis toujours, sont en attente d’un plan de réaction de la part de leur ville. Ils s’inquiètent beaucoup de quelles pourraient être les conséquences sur leur santé, et celle de leur animaux, qui sont leur gagne-pain.

Nous découvrons en l’espace de trois heures la dure réalité du pays et de ses habitants, même si la situation de la Bolivie a beaucoup évolué depuis les 20 dernières années. Mais, nous réalisons aussi, autour d’un échange sur les traditions des fêtes de Noël, comme les gens ici vivent simplement, et ça, c’est une belle leçon de vie!

Si vous passez par Tupiza, on vous conseille :

  1. De visiter le canon del Inca et la Puerta del Diablo à cheval, c’est pas cher et c’est magnifique!
  2. De demander à votre agence de faire la balade avec le guide Eddie (il a juste 4 chevaux, dont 3 utilisables en ce moment, donc si vous êtes plus de 2 personnes, c’est foutu!).

Souper de Noël avec Jonieke et Gijs

Nous avons passé le soir de Noël avec deux voyageurs hollandais, en voyage autour du monde eux-aussi, que nous avions déjà croisés à notre auberge à El Bolson en Argentine (sans vraiment nous parler plus que ça) et que nous avons revus dans notre auberge à Tupiza. Le monde est si petit!

Comme festin de Noël, nous avons dégusté le fameux « Pikana », apparemment un plat familial très consommé pour Noël, qui est en fait une sorte de pot au feu avec plusieurs types de viande. C’était bon et bourratif, parfait pour l’occasion!

Cette soirée fut marquée par un orage énorme, typique de la saison des pluies, qui s’est abattu sur la ville, inondant en moins de 20 min les rues et trottoirs. Le niveau d’eau montait si vite que les serveurs du restaurant se sont transformés en pousseur de raclette pour chasser l’eau qui arrivait par la rue, par le toit et par les murs. De partout quoi!

Dû à l’altitude, les éclairs qui accompagnaient ces trombes d’eau étaient d’une puissance et d’une luminosité incroyable, de quoi fasciner et inquiéter en même temps, surtout nos deux amis hollandais qui ont été foudroyés deux semaines auparavant en Argentine à Humahuaca (certainement le plus improbable des accidents de voyage que l’on ait entendu dans notre tour du monde!).

Le repas terminé et l’orage calmé, nous avons pris tout doucement la direction de l’auberge où la décoration de Noël nous mettait un peu dans l’ambiance que nous avons l’habitude de côtoyer à cette date. Ce fut notre premier Noël à vie loin des nôtres et nous avons pensé à eux très fort.

En guise de dessert, Gijs et Steven goûteront aux fameuses feuilles de coca, que le marchand leur expliquera comment « mâcher ». Ce fut d’ailleurs la première et la dernière fois que Steven l’a consommée de cette façon, vu l’haleine que ça lui a donné!

Jonieke and Gijs, it was a real pleasure to meet you again in Tupiza and share our Christmas evening with you! We hope you are doing well! See you soon somewhere! 🙂

Après nos deux journées d’acclimatation à la culture bolivienne à Tupiza, il ne nous restait plus qu’à préparer nos sacs pour l’une des aventures les plus attendues de ce tour du monde : notre tour dans le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni!

a cheval à Tupiza en Bolivie

CONSEILS PRATIQUES

OÙ DORMIR À TUPIZA ?

  • Hotel La Torre : Accueil en anglais et en espagnol, par un personnel sympathique. L’hôtel fait aussi agence de tourisme pour les tours dans le Sud-Lipez et le Salar d’Uyuni. Nous avions eu beaucoup de bons échos sur leur prestation et n’avons pas été déçus! Le petit déjeuner est inclus et il est possible d’utiliser les cuisines pour se faire à manger (Prix: 30.50$CAD / nuit en chambre double avec salle de bain et petit déjeuner).

OÙ MANGER À TUPIZA ?

  • Restaurant El Alamo : Nourriture simple et typique de Bolivie : Riz, patates, œuf et steak, le tout dans votre assiette, sans la moindre sauce. Servi avec un grand Coca bien sur! On se retrouve plongés dans un décor hollywoodien avec des affiches de Pinup et des plaques d’immatriculations américaines. Pas une adresse mémorable…
  • Il n’y a pas grands choix de restaurants à Tupiza. La gastronomie est assez limitée. Le moins cher reste l’option poulet+frites, que l’on retrouve un peu partout dans le centre. On peut ainsi manger pour moins de 2US$ par personne.

COMMENT SE RENDRE À TUPIZA DEPUIS SALTA?

  • Prendre un bus de Salta à La Quiaca (Argentine) (Prix : 650 ARS = 20.50$CAD / personne). Se rendre ensuite à pied jusqu’au poste frontière (environ 1km à marcher). Une fois entrés en Bolivie, à Villazon, remonter la rue principale jusqu’à trouver sur la gauche des mini van « rapidos » qui partent vers Tupiza dès qu’ils sont pleins (Prix : 20 BOB = 3.80$CAD/ personne pour 1h45 de route).

BALADE À CHEVAL À TUPIZA

  • Demander à l’agence La Torre que votre guide soit Eddie (Prix : 120 BOB = 23$CAD/ personne pour 3h de balade)

ASTUCE POUR RETIRER DU CASH À PARTIR D’UNE CARTE MASTERCARD À TUPIZA

  • Aucun distributeur ATM de la ville n’accepte les cartes Mastercard, ce qui est fort peu pratique! Les bureaux de change sont rares et ceux qui sont là proposent des taux non intéressants.
  • Du coup, la technique est de vous rendre à « la Banco Fie » lors des heures d’ouverture et vous demandez à retirer de l’argent (un retiro de effectivo). Cela consiste à mettre la carte de crédit dans un terminal de carte comme pour un achat, ils font plusieurs photocopies de vos papiers d’identité et vous donnent finalement le liquide (possibilité de retirer de grosses sommes). 
  • Le gros avantage est que la banque où vous effectuez le retrait ne prend aucun frais et, dans le cas de notre banque, nous avons payé moins de frais que si nous avions retiré à la machine. De plus, pas de risque que votre carte soit avalée par la machine!
  • Nous avons ensuite fait tous nos autres retraits du voyage de cette manière (mais attention, ce ne sont pas toutes les banques qui acceptent de le faire!).

  

2 Commentaires
  • Claire M
    Publié le 14:14h, 27 avril Répondre

    Salut. Nous sommes à Tupiza et nous aimerions bien faire cette balade à cheval. Est-ce que par hasard vous auriez le contact d’Eddie pour qu’on passe directement par lui ? Merci d’avance

    • Steven
      Publié le 19:58h, 18 mai Répondre

      Bonjour Claire, nous étions passé par l’accueil de notre auberge pour réserver la ballade. Malheureusement je ne saurai pas te dire comment contacter Eddie directement… J’espère que vous avez passé un beau séjour en Bolivie!

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