13 Mai Salar d’Uyuni – le désert blanc
Le 29 décembre 2018, après 3 jours de traversée épique en 4×4 dans le Sud Lipez en Bolivie, il nous restait encore une dernière étape pour clôturer cette excursion, et non la moindre : le fameux Salar d’Uyuni et ses étendues de sel à perte de vue !
Il s’agit du plus grand Salar au monde et, bien que nous ayons pu en visiter un en Argentine dans la région de Salta, celui-ci nous aura encore plus impressionné car lors de notre passage, il était complètement inondé. Effet miroir garanti !
Réveil aux aurores pour le départ dans le Salar d’Uyuni
4h du matin, le réveil sonne et il faut déjà se préparer pour partir en direction du Salar d’Uyuni. On avance à tâtons avec les lampes frontales car le courant n’est pas revenu à l’hôtel depuis la veille au soir.
4h30, nous sommes tous assis dans la voiture, prêt à partir explorer le Salar. Il fait nuit noire et nous ne voyons pas vraiment où nous nous dirigeons. Dans la nuit on distingue au loin des dizaines de feux arrière de 4×4. Nous ne sommes visiblement pas les seuls au rendez-vous ce matin !
De chaque côté du véhicule, on aperçoit un mélange de sel et d’eau, ça y est, nous y sommes! Rapidement, plus aucune trace n’est visible, et il devient facile de se perdre dans cette immensité sans le moindre relief.
Le salar est plus inondé que ce à quoi les guides s’attendaient. Ils discutent entre eux, passent des coups de téléphone et finalement, décident de partir en file indienne. Un guide un peu plus âgé, avec apparemment une très bonne connaissance des pistes, prend la tête du cortège de trois 4×4, dont nous faisons partie.
Le sol ressemble à de la slush (neige mouillée) en hiver à Montréal : un beau mélange d’eau et de tas de sel s’apparentant à de la neige! Notre guide, avec les reflets des phares sur l’eau, ne voit pas du tout où il met les roues. On croise les doigts pour ne pas s’enfoncer ou terminer dans un gros trou… De toute façon, nous roulons très doucement (20 km/h maximum) car l’eau salé n’est vraiment pas bonne pour le véhicule.
Lorsque la surface du salar devient plus uniforme, nous faisons un premier arrêt, les pieds dans 1,5 cm d’eau salée, pour profiter de la lueur violette du petit matin. Le ciel est voilé et nous n’aurons pas la chance de voir le lever du soleil. Néanmoins, le reflet des montagnes dans cette étendue parfaitement lisse nous offre un spectacle magnifique !
Heureusement que Steven avait pris son petit trépied pour poser l’appareil et prendre quelques photos de groupe ! Avec Astrid, Erik, Maria et Nico.
Incahuasi – La maison de l’Inca
Nous continuons de rouler pendant 2h au milieu de cette immensité blanche, entre ciel et terre, jusqu’à arriver à la Isla Inchuasi, en plein milieu du salar.
Peuplée de cactus géants et millénaires, l’île Incahuasi est comme une aberration sortie de nulle part, qui est le seul point de référence au milieu de ce grand vide. Cette île n’est pas la plus grande du salar (il y a environ 20 îles au total) mais c’est la plus visitée avec ses plus de 6000 cactus qui la recouvrent.
Pour entrer sur l’île, nous devons nous acquitter d’un frais d’entrée (30 BOB/ pers = 6$CAD). Un sentier fléché (avec des flèches locales en bois de cactus !) nous amène à un point de vue permettant d’admirer le salar à 360°, c’est magnifique ! Le salar est d’ailleurs sec d’un côté de l’île et complètement inondé de l’autre.
De ce point de vue, on aperçoit au loin la ribambelle de 4×4 qui arrivent de la ville d’Uyuni mais aussi des bus, et de courageux touristes à vélo !
Nous prenons le petit déjeuner en groupe au pied de l’île. Maria, la cuisinière, nous a préparé un délicieux gâteaux pour l’occasion.
Heureusement que nous avions eu la bonne idée de nous habiller chaudement, la température étant encore vraiment basse ce matin-là ! Si les touristes ayant choisis de chausser les tongs (gougounes pour nos amis québécois) pour l’occasion ont certainement aujourd’hui des baskets en meilleur état que les nôtres (non tes chaussures de marche n’aiment pas le sel !), ils ont aussi failli perdre leurs doigts de pieds et ont certainement attrapé un gros rhume ce jour-là !
Nous repartons en 4×4 pour nous arrêter un peu plus loin, là où le ciel et la terre ne font plus qu’un. Tout autour de nous, un miroir total reflète l’horizon nuageux. C’est une chance incroyable que de voir le salar inondé de la sorte. Ces images restent dans nos têtes comme l’un des plus beaux endroits que nous ayons pu voir dans notre vie.
Arrêt photos dans le Salar d’Uyuni : une étape obligatoire
Que serait le Salar d’Uyuni sans les photos bien quétaines (synonyme : ringardes, pour nos lecteurs de France) qui jouent avec la perspective de cette immensité de sel sans le moindre relief.
Même si le jour de notre passage la majorité du salar d’Uyuni était inondé, nous avons trouvé un endroit au sec pour nous adonner à une petite séance photo. Nous avons pu sortir pour l’occasion « Serge », notre lama mascotte acheté en Argentine quelques semaines auparavant à qui nous avions confectionné une petite protection contre le sel pour ne pas l’abîmer.
Quétaine on vous a dit!!!
Nous sommes passés rapidement en face d’une grande statue de sel du logo du Dakar (course qui est déjà passée par là), qui semblait fort populaire auprès des touristes.
Juste à coté se trouve le premier hôtel de sel du salar (aujourd’hui fermé pour cause de pollution du salar), beaucoup moins cool que celui dans lequel nous avons dormis la nuit passée. Puis, entre cet hôtel et la sortie du salar, nous avons croisé des dizaines et des dizaines de 4×4 de touristes et plusieurs bus de touristes chinois en botte de pluie, équipés pour l’occasion ! 😊
On se répète qu’on a bien fait de faire le tour dans le sens où on l’a fait pour ne pas avoir été accueillis par un tel trafic à l’entrée du salar qui nous aurait certainement… déprimés !
Dernière escale : le cimetière de trains
Nous avions la possibilité de terminer la journée en visitant le cimetière de train dans la ville d’Uyuni, où de vieilles locomotives rouillées du XIXe terminent leur jour. Franchement, on aurait pu s’en passer, surtout après les merveilles de ces 4 derniers jours, mais ça faisait partie du programme alors tant qu’à faire !
Steven, fièrement vacciné contre le tétanos, a pu sans crainte y faire un peu d’urbex !
À la ville de Uyuni, bien fatigués, mais bien heureux de nos 4 jours d’excursion, nous avons dit au revoir à notre guide, notre cuisinière et aux deux touristes suédois qui ont partagé avec nous le tour avant de repasser en mode « voyage » du genre : « Bon, comment on se rend maintenant jusqu’à notre prochaine destination !? ».
Notre prochaine mission avant la fin de la journée : rejoindre la ville de Potosi !
À la station de bus, nous n’en avons trouvé aucun dans un état que nous jugions « acceptable » pour réaliser les 3 à 4h de route jusqu’à là-bas.
A alors commencé une longue séance de négociation avec les chauffeurs de taxi collectifs pour s’y rendre en mini van. Entre les prix démesurés qu’ils nous proposaient et les bobards qu’ils nous inventaient pour ne pas qu’on ne monte avec eux, ça a pris un certain temps. Mais Cindy n’a pas pour autant baissé les bras !
C’est ainsi que nous avons finalement partagé un taxi avec deux autres touristes suisses-allemands pour aller jusqu’à Potosi (4100m d’altitude) en environ 3h. Le trajet sera éprouvant une fois de plus pour Cindy, avec les effets de l’altitude qui l’impactent vraiment beaucoup.
Dans le prochain article, on vous racontera notre balade éprouvante dans la ville de Potosi !
CONSEILS PRATIQUES
QUELLE AGENCE CHOISIR POUR L’EXCURSION SUD-LIPEZ / SALAR D’UYUNI ?
- La Torre Tour : Accueil en anglais et en espagnol au bureau de l’agence qui se trouve dans l’Hôtel du même nom, à Tupiza. Le tour est très bien expliqué à l’avance. Il faut demander à être 4 par voiture pour qu’une cuisinière vous soit attitrée. Vous pouvez même demander Nico comme guide, il est super compétent, bien que très discret!
Nous sommes vraiment satisfaits du tour en tous points (état et propreté du 4×4, repas, hébergements (même si le second était un peu moyen niveau propreté), professionalisme du guide et de la cuisinière Maria).
On conseille de partir de Tupiza plutôt que de Uyuni car les agences y sont encore peu nombreuses et bien contrôlées, ce qui n’est plus le cas de Uyuni, laissant place aux dérives (chauffeurs saoûls, voitures mal entretenues, accidents, etc.)
Les prix au départ de Tupiza sont un peu plus élevés qu’à Uyuni (mais nous avons une journée de plus que les autres dans un endroit sans touristes, une cuisinière attitrée et de la place dans le 4×4 car nous sommes que 6 pour 8 places.)
Prix : 1250 BOB = 243$CAD/ personne pour 4 jours – 3 nuits tout inclus sauf eau potable (prévoir les bouteilles).
Note : il faut ajouter à ce prix 221 BOB =43 $CAD / personne pour les entrées sur les différents sites pendant l’excursion (prévoir de l’argent liquide).
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