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La péninsule Valdés et sa faune exceptionnelle

Après nos étapes citadines à Madrid et à Buenos Aires, nous avions hâte de quitter l’effervescence des grandes villes pour aller nous perdre un peu plus au milieu de la nature en Patagonie vers la péninsule Valdés.

Nous avons initialement un peu hésité à nous rendre à Puerto Madryn, ville escale pour accéder à la péninsule de Valdés (classée au Patrimoine mondial de l’UNESCO), car s’y rendre demande pas mal d’heures de bus.

De plus, la Péninsule Valdés étant l’attraction majeure (et quasi unique) de la côte Est du pays, nous savions que toutes ces heures de bus en perspective seraient pour cette seule et unique destination.

Mais, comme nous étions à la période parfaite pour observer les baleines (25 octobre 2018) et moult autres animaux marins, nous nous sommes dit :

« Allez, soyons fous! On ne reviendra certainement pas ici de sitôt! »

Périodes d’observation des animaux à la péninsule Valdés

Notre premier trajet en bus sud-américain – de Buenos Aires à Puerto Madryn

On nous avait prévenus : « en Amérique du Sud, vous allez manger des heures et des heures de bus! »

Disons que le premier trajet avec ce moyen de transport nous a mis directement dans le rythme : 18h de bus prévus entre Buenos Aires et Puerto Madryn!

Bon, le trajet aura plutôt duré 20h mais, sur une telle distance, on n’est plus à 2h près, n’est-ce pas?!

Le trajet s’est fait de nuit. Nous avons été agréablement surpris par le confort des bus argentins. Les sièges de type « Cama » sont larges et inclinables, des cales pieds (pas vraiment confortables par contre) permettent de cacher nos sacs sous nos pieds, nous permettant -en principe- de pouvoir dormir sur nos deux oreilles. Le personnel de bord est au petit soin et nous distribue repas, couvertures et oreillers pour un meilleur confort.

Bref, c’était plutôt agréable, jusqu’à ce que Cindy se rende compte au réveil qu’on lui avait volé son téléphone (qui chargeait tranquillement sur l’accoudoir entre nos deux sièges), pendant son sommeil.

Branle-bas de combat dans le bus, tout le monde se met à chercher le téléphone (même le gars qui l’avait pris faisait semblant!). Quelques passagers, bien plus certains que nous que le téléphone avait été volé, évoquent l’idée d’appeler la police pour que le bus soit fouillé.

Quelques discussions plus tard en français avec Steven et en simili espagnol avec le personnel du bus en évoquant plusieurs fois le mot « Police », le téléphone a, comme par miracle, refait surface!

Conclusions de l’histoire :

  • Il ne faut vraiment pas quitter des yeux ses affaires même dans les classes de bus les plus chères,
  • La Police semble quand même faire peur aux malhonnêtes,
  • Le plus important, Cindy a finalement pu retrouver son téléphone (ce qui est plutôt cool!).

Au milieu de la pampa : la ville de Puerto Madryn

Après 1000 kilomètres de bus à traverser des paysages plats (et plutôt « plates »), orangés et sans aucun arbre à l’horizon de la pampa argentine, nous arrivons finalement à Puerto Madryn.

En contrebas du plateau de Patagonie, au bord de l’océan, la ville semble posée là, au milieu de rien. C’est presque irréel, digne d’un film de science-fiction.

puerto madryn ville patagonie argentine

Et pourtant, il y en a du monde qui habite ici! La ville compte en effet 82 000 habitants.

Nous faisons l’étonnant constat, pour la première fois, que les villes argentines ne sont pas qu’amas de bétons et de rues goudronnées. La plupart des rues sont en terre et les bâtiments de la même couleur, donnant à certaines rues des airs de bidonville. Cela couplé au fait que tous les commerces sont fermés entre 13h30 et 16h30 environ, période de « siesta » oblige, l’ambiance en est presque inquiétante et, nous traversons la ville à pied un peu stressés.

quartier puerto madryn patagonie argentine
rue quartier puerto madryn patagonie argentine

Nous découvrirons par la suite que cela est pratique courante dans le pays. Les villes sont poussiéreuses, et nous, piétons, le devenons vite également quand on se promène dans leurs rues. C’est comme ça.

En même temps, n’ont-ils pas raison de maintenir des espaces non bétonnés dans les villes? Cela aide certainement à vaincre les îlots de chaleur. Et, aux vues de la puissance et la dangerosité du soleil ici-bas, on imagine qu’ils en ont bien besoin!

Quant à l’ambiance dans les rues, celles-ci deviennent beaucoup plus animées lorsque les magasins réouvrent et que les habitants ressortent de chez eux.

Nous ne nous ferons plus de souci par la suite quand nous arriverons dans un nouvel endroit pendant l’heure de la sieste car nous savons qu’une fois « éveillée », la ville sera beaucoup plus accueillante.

océan puerto madryn algue patagonie argentine
Vue depuis la plage de Puerto Madryn (couverte d’algues!)

La ville de Puerto Madryn n’a pas vraiment grand intérêt, si ce n’est d’être le pied-à-terre des touristes venus pour visiter la péninsule de Valdés, située 100km plus au nord, ainsi que d’être l’endroit où on peut louer des voitures pour s’y rendre.

Notre première mission quand nous sommes arrivés en ville a été de faire le tour des agences de location dans le but de trouver une voiture pour le lendemain.

Manque de bol, le lendemain était un samedi et toutes les agences n’avaient plus de voiture de disponible jusqu’au lundi suivant… (c’est dans ces moments là qu’on s’en veut parfois d’être « dernière minute »).

Il nous restait la possibilité d’attendre le lundi (en trouvant à combler nos deux journées du week-end) ou bien visiter la péninsule en tour organisé en minibus, ce que chaque auberge propose.

Cette dernière solution ne nous plaisait guère, car nous considérons que l’observation d’animaux nécessite de prendre son temps (ce qui n’est pas le cas des agences touristiques qui ont un horaire à respecter).

Notre décision n’était pas encore prise que nous avons fait la rencontre de nos deux colocataires de dortoir pour la nuit : Mickaël et Martina, deux Suisses-Allemands avec qui le contact est super bien passé!

Ces derniers ayant déjà une voiture de location, ils nous proposent de les accompagner le lendemain à la péninsule Valdés et de partager les frais de voiture avec eux! Voilà un problème de réglé!

Péninsule Valdés, NOUS VOILÀ!!!

La péninsule Valdés, ou comment voir autant d’animaux en une seule journée!

Nous avons commencé la journée avec un tour en bateau pour l’observation des baleines. Bien que nous puissions apercevoir les baleines toute la journée depuis le rivage, la balade en bateau est selon nous un incontournable pour pouvoir les approcher.

Avec Mickaël et Martina, nos amis suisses allemands, sur le bateau aux baleines!

Le départ se donne à Puerto Piramides, un petit village situé à l’entrée de la péninsule Valdés, au sein de l’espace protégé.

On nous met un gilet de sauvetage sur les épaules et hop!, on nous sert comme des sardines dans un bateau qui ne se prête pas du tout à l’observation des baleines. Mais bon, c’est comme ça, à point c’est tout!

Le tour dure une heure. En cette période de l’année, c’est assez pour avoir la chance d’observer les baleines franches australes avec leurs petits (un par baleine), qu’elles viennent élever ici, à l’abri des prédateurs.

Il y avait des baleines tout autour de nous, nous avons pu en observer plus d’une dizaine, dont la moitié d’entre elles de très, très près!

baleine péninsule Valdes en Argentine

Nous étions assez étonnés que le bateau ait le droit de les approcher de si proche d’ailleurs. Parfois, les bébés (de beaux bébés déjà!) s’amusaient à passer sous la coque du bateau. Un spectacle émouvant!

À l’âge adulte, les baleines franches australes peuvent atteindre 17m de long et peser 45 tonnes. Les bébés, à l’âge de 4 mois, faisaient déjà la moitié de cette taille-là!

En haute saison, il peut y avoir jusqu’à 3000 baleines vivant dans la péninsule, où la nourriture abonde pour les mères.

Les petits, âgés d’environ 4 mois au moment où nous les avons vus, ne peuvent pas encore s’alimenter tout seul, car n’ont pas encore de fanons dans la bouche. Ils tètent donc exclusivement leur mère et boivent un joli total de 200L de lait par jour!

Parenthèse triste : Le dernier jour, nous avons vu, depuis le rivage, une baleine échouée à 100m de la plage (nous pensons qu’elle s’est coincée à marée basse). Elle était visiblement morte. Son petit essayait tant bien que mal de la secouer pour qu’elle se réveille, sans succès… Malheureusement, ne pouvant pas s’alimenter sans sa mère, lui aussi est condamné à mourir. Cela nous a beaucoup touché.

baleine péninsule Valdes en Argentine

Entendre le souffle des baleines, voir le jet d’air qui expulse de l’eau sortir par leur évent et les voir sauter au loin et atterrir dans l’eau en faisant un plat mémorable nous restera longtemps gravé dans nos esprits.

La baleine est un animal majestueux qui impose le respect et qui mérite que nous le respections.

Pingouins, lions de mer, éléphants de mer, dauphins, orques…

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dune sable puerto madryn patagonie argentine

Si nous nous attendions à trouver certains animaux sur la péninsule, comme les pingouins et les lions de mer, nous ne nous attendions pas du tout à observer des dauphins, sauter dans l’eau au loin tels des enfants qui jouent, ou encore de magnifiques et féroces orques, que nous avons observé en pleine partie de chasse!

Dans cette région de la planète, les orques ont développé une technique de chasse en groupe qui consiste à pousser des hordes de poissons sur le rivage, pour pouvoir les attraper. Les orques s’échouent donc volontairement sur la plage pour pouvoir les attraper, se mettant à chaque fois en danger.

Cette technique est enseignée aux petits dès leur plus jeune âge. Les orques adultes les entraînent à s’échouer sur la plage, tout en les accompagnant dans le cas où ils resteraient coincés et n’arriveraient pas à se remettre à l’eau par la suite. Encore une fois, le comportement animalier est fascinant!

Les éléphants de mer, énormes molosses mous rampant sur le sable tel des Bibendums, se reposaient parmi les colonies de lions de mer, à quelques dizaines de mètres de la plateforme d’observation, nous offrant un sacré spectacle que nous aurions pu observer pendant des heures.

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Lions de mer qui se font dorer la pilule au soleil

Et que dire des pingouins, qui nichent dans leurs trous (qu’ils réutilisent année après année), à quelques centimètres de nous, sans nous prêter aucune attention. Visiblement, ils ont bien compris que l’humain touriste ne leur fera aucun mal et n’en ont pas peur du tout.

océan péninsule valdes patagonie argentine

Au premier plan, les trous où nichent les pingouins

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Tout autour, des centaines d’oiseaux de tous types survolent le rivage, à l’affût du petit poisson qui s’y aventurerait trop près. Certains ont des envergures de plus de 1,5m et sont impressionnants. Disons que ce n’est pas tous les jours qu’on observe de tels spécimens.

Et sur la terre, nos premiers guanacos!

route peninsule valdes argentine patagonie

La richesse de la faune ne se limite pas au monde marin à la péninsule Valdés. Les 150km de chemins de terre que nous avons parcourus nous ont donnés de multiples opportunités d’observer des animaux terrestres, dont la plupart sont des guanacos.

guanaco péninsule valdes patagonie
route péninsule valdes patagonie
guanaco pèninsule valdes argentine

Le guanaco est l’ancêtre sauvage du lama qui vit en Patagonie. On peut aussi en trouver en Bolivie et au Pérou. La grande majorité des individus se situent dans le sud de la Patagonie. On les a trouvés plutôt chouettes avec leur fourrure rousse et blanche!

Écocentre de Puerto Madryn

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Écocentre de Puerto Madryn

Nous avons clôturé notre visite de la péninsule Valdés en nous rendant à l’Écocentre de Puerto Madryn. Musée censé nous en apprendre plus sur les animaux marins, nous n’y avons en fait plutôt rien appris et avons été extrêmement déçus par le contenu des expositions, par rapport au prix d’entrée demandé.

Nous ne conseillons donc pas l’endroit, mieux vaut mettre ses sous dans un tour en bateau ou la location d’une voiture pour profiter pleinement de la péninsule en tant que telle.

Voilà qui clôtura notre petit séjour à la magnifique Péninsule de Valdés. Nous en garderons des images gravées dans nos têtes pour toujours!

grafitti tag puerto madryn baleine patagonie argentine

Prochaine étape : le Parc National Torres del Paine au Chili. Mais pour y arriver, 32 petites heures de bus nous attendent! De quoi donner le temps à Cindy de faire un gros bon dodo!

cindy dort avec cindor

CONSEILS PRATIQUES

OÙ DORMIR À PUERTO MADRYN?

  • Che Patagonia : petite auberge située juste au bord de l’océan, elle possède deux dortoirs et 3 ou 4 chambres privées. Nous pouvons observer les baleines le matin depuis la terrasse de la cuisine. Cuisine et grande salle à manger où nous avons partagé tous nos repas avec les autres hôtes de l’auberge, de toutes nationalités. Nous avons trouvé le couple d’hôtes un peu blasés de la vie et pas vraiment souriants mais ils nous ont quand même donné des informations sur les activités à faire à la péninsule (Prix : 23$CAD / personne en dortoir de 4, petit déjeuner inclus).Note : ils ne proposent pas le service de laundry pour les vêtements mais nous les avons fait laver à la laverie Prestolav sur la rue longeant la plage à quelques mètres et c’était nikel (Prix : 220ARS=8$CAD pour un gros sac de linge).

OÙ MANGER À PUERTO MADRYN ?

  • À Puerto Madryn, on n’a pas vraiment d’adresse à conseiller car le seul endroit où on a mangé n’était vraiment pas top. Nous avons fait nos courses au supermarché Carrefour et avons cuisiné tous nos repas à l’auberge.

OÙ MANGER À PUERTO PIRAMIDES ?

  • Nous avons dégusté de très bons sandwichs au sympathique et fort mignon petit café The wind comes… Accueil chaleureux. Prix pas donnés. Mais en même temps, on est à Puerto Piramides!
    Note : Attention, pas de ATM à Puerto Pyramides et pas grand monde n’accepte la carte bancaire.

TOUR EN BATEAU POUR L’OBSERVATION DES BALEINES

  • Bottazi Whale Watching : c’est avec eux que nous avions réservés via notre auberge. Nous ne savons pas si c’est la meilleure. De toute façon, il y a plusieurs agences situées toutes les unes à côté des autres à Puerto Piramides. Il est surement préférable de réserver votre excursion à l’avance pour avoir de la place. Plusieurs départs par jour (première à 10h, dernière à 16h). Les bateaux ne sont pas vraiment adaptés pour l’observation de baleines et ils les chargent à fond (on devait être entre 60 et 80 sur le bateau) (Prix : 1750ARS=63$CAD/personne. C’est le même prix pour toutes les agences car il est fixé par le gouvernement).

À SAVOIR :

  • Prix d’entrée à la péninsule valdés : 520ARS = 19$CAD/personne et 80ARS= 3$CAD/voiture.
  • Il est conseillé de s’arrêter au bureau d’information touristique après être entré dans le parc pour avoir des informations sur la présence des animaux et une carte du parc. On y trouve aussi quelques expositions photos et on peut y tamponner notre passeport!
  • Écocentre à Puerto Madryn. Prix d’entrée : 400 ARS = 14,50$CAD/personne.

COMMENT SE RENDRE À PUERTO MADRYN ?

  • En bus depuis Buenos Aires : se rendre au terminal de bus la veille ou le jour même pour réserver son billet. Nous avons préféré nous y rendre la veille pour être sûrs d’avoir des places.
    Il est apparemment possible de réserver ses billets de bus sur les sites Plataforma10 ou Busbud mais nous ne l’avons pas essayé après avoir lu qu’il y avait parfois des problèmes lors du paiement avec les cartes de crédit étrangères. Et puis, à la gare routière directement, on bénéficie parfois de rabais intéressants!

Pour les longs trajets, préférer les sièges de type « Cama » qui sont un peu plus larges que les sièges « Semi Cama ». Le mieux est aussi d’avoir des « servicios » d’inclus comme le repas ou les couvertures.

Nous avons choisi la compagnie « Don Otto » pour ce premier trajet et avons été très satisfaits du service offert. Bus neuf et propre, service de repas impeccable (Prix : 2000ARS = 72$CAD / personne pour le trajet Buenos Aires – Puerto Madryn, soit 1000km).

Cependant, toutes leurs lignes ne sont pas comme ça et la compagnie nous a beaucoup déçu lors d’un voyage ultérieur. Nous pensons de toute façon que les compagnies se valent toutes à peu près.

Note : quand on donne nos sacs à mettre dans la soute des bus, le préposé au sac leur appose une étiquette et nous donne un reçu.

Sur le plan écologique, nous sommes désespérés de les voir jeter à terre le petit bout de papier qu’ils retirent de l’étiquette pour rendre cette dernière autocollante. Les terminaux de bus sont donc très sales.

Ne pas oublier de donner un petit billet au préposé aux bagages une fois qu’il a pris votre sac. Si vous oubliez, il ne manquera pas de le demander! Nous, on laissait 10ARS pour nous deux à chaque fois (environ 0,30$CAD), au chargement et au déchargement du sac.

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