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Coroico – la culture du café dans la Province de Yungas

23 janvier 2019 – Après avoir survécu aux rues escarpées de La Paz, nous voulions encore découvrir un peu plus la Bolivie et notamment la région de Yungas, reconnue pour sa production de café. Nous sommes donc partis trouver un taxi collectif pour rejoindre le village de Coroico, porte d’entrée de cette zone semi-tropicale.

De La Paz à Coroico – la route de la mort

Tous les transports collectifs pour la région de Yungas se trouvent au terminal de bus Minasa-Yungas, au nord-est de La Paz.

À peine descendus du taxi qui nous y a mené, on plonge dans le terminal grouillant et hurlant. Un peu moins de 30 secondes plus tard, un des chauffeurs se dirige vers nous pour nous offrir ses services à un « tarif d’ami », évidemment.

Il nous faudra 3h de route dans la montagne, sous une pluie battante et un épais brouillard au niveau du col à 4400m pour finalement arriver à Coroico.

 

Le saviez vous?

Jusqu'en 2006, la seule route que l'on pouvait emprunter dans cette partie de la Bolivie était la route des Yungas, plus connue sous le nom de route de la mort.

Il faut dire que cette route était particulièrement étroite et sinueuse et on estime que entre 200 et 300 voyageurs y trouvaient la mort chaque année.
Elle constituait l’un des rares itinéraires reliant La Paz à la forêt amazonienne au nord du pays. En raison de ses pentes abruptes, de la présence d'une seule voie, large de seulement trois mètres à certains endroits, et de l'absence de garde-corps, cette route devint réputée extrêmement dangereuse.

La dangerosité était amplifiée par la fréquence de passage de camions et de poids lourds qui transportaient des produits agricoles de la région vers le reste du pays.
Aujourd'hui, cette route est empruntée seulement par les touristes venus faire du vélo de montagne, une attraction très prisée des jeunes occidentaux à la recherche de sensations fortes!

Quant à nous, fort heureusement, on a pu emprunter la nouvelle route de montagne, large et en très bon état pour rejoindre notre destination.

Crédit photo: Ilosuna

Coroico, petit village perché

À notre arrivée au centre du village, c’est à dire sur la place centrale longée par l’église comme dans tout bon village d’Amérique du sud, il nous fallait encore trouver un logement, car nous n’avions rien réservé. Nous sommes partis à tour de rôle chercher, sous la pluie battante, un hôtel pour les trois prochaines nuits. L’offre hôtelière était soit hors de prix, soit vieille et rongée par l’humidité… Le choix ne fut donc pas simple.

Nous poserons finalement nos valises à l’hôtel Bella Vista (qui porte plutôt bien son nom!).

Nous ne croiserons presque aucun touriste en ville, hormis des touristes boliviens venus prendre le frais pour le weekend. À l’hôtel, nous sommes installés tranquillement, avec une vue magnifique sur la vallée en contrebas, où une végétation luxuriante s’étale à perte de vue. Nous avons ainsi eu le luxe de déjeuner tous les deux en tête à tête en écoutant les couples de perroquets chanter à la cime des arbres. Le vrai bonheur!

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coroico village yungas bolivie

Vues depuis notre hôtel sur la forêt semi-tropicale.

Notre première mission en ville : Trouver un endroit où internet fonctionne bien pour que Steven puisse effectuer son entrevue professionnelle planifiée, dans de bonnes conditions. Aussi surprenant que cela puisse paraître, même au milieu de petits villages reculés, on arrive à faire des miracles avec la 4G aujourd’hui!

L’entrevue passée (et le stress redescendu!), c’était parti pour la découverte du village!

Nous sommes allés marcher sur les hauteurs de Coroico, en empruntant un sentier au milieu de la forêt. Le ciel étant assez menaçant et Cindy manquant d’entrain à continuer notre exploration (comme bien souvent quand ça monte un peu!), nous avons écourté cette mini-randonnée. Il faut dire que marcher au milieu de moucherons jaunes venus dévorer notre peau (en arrachant des petits bouts à chaque fois qu’ils se posent sur vous) n’était pas la ballade la plus tranquille au monde*. Au moins, la vue sur les environs de Coroico en valait la peine!

*On tient à préciser que les piqûres de ces insectes sont restées 1 mois entier sur notre peau et ont démangé pendant la totalité de cette période. Finalement, on était pas si mal dans les régions désertiques d’Amérique du Sud. Et dire que l’Amazonie est 100% pire que ça!!!! 🙂

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Au loin, on voit la pluie arriver.

Nous sommes redescendus dans les charmantes rues en pente, quasi-désertes, de Coroico pour éviter de justesse l’orage et s’offrir une petite crêpe bien méritée! Après tout, il n’y a pas besoin de justificatif pour manger une crêpe.

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Café de l’hacienda Munaipata

La raison principale de notre venue à Coroico était notre visite de l’hacienda Munaipata dont nous avions découvert leur café biologique lors de notre séjour à Sucre et avions adoré son goût.

Leur production de café se faisant en coopérative avec de petits producteurs de la région, dans une approche équitable et juste pour l’ensemble de ces derniers, nous étions désireux d’en apprendre plus sur leur produit et discuter si possible avec le propriétaire.

Alors on a creusé pour savoir comment nous rendre jusqu’à chez eux et c’est ce qui nous a emmené à Coroico!

La dernière fois que nous avions fait un détour pour du café dans notre tour du monde, c’était à Dalat au Vietnam. Il faut dire que nos nombreuses pauses café au cours de ce voyage nous ont permis de développer une grande curiosité sur la production de cette boisson.

Pour rejoindre l’hacienda, nous prenons un taxi collectif depuis le centre de Coroico et parcourons 4 km de route en terre avant d’arriver à 9h sur place. Nous sommes accueillis par Pascuela, la cuisinière, qui nous sert un expresso maison avec un grand sourire.

Puis, c’est en compagnie de Nievés, une bolivienne de notre âge débordante d’énergie et fort connaissante sur la culture des plants de cafés, que nous passons la matinée. Elle connait sur le bout des doigts les différentes plantations de la région et nous explique en détail le système qualité de leur production.

Nous faisons le tour des installations, des plantations, et ramassons quelques cerises bien mures pour en extraire les grains et les torréfier ensuite. Dans la région, la récolte officielle a lieu de avril à septembre, selon l’altitude.

Nieves nous explique l’ensemble des plantes qui participent à la croissance complexe du café. Leur plantation est minuscule, moins de 1 hectare, mais ils appliquent les principes de permaculture qui leur offre un sol riche et des plants de café magnifiques.

Cindy avec Nievés

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Les cerises de café de différentes variétés.

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La machine pour retirer la cosse des fruits.

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Le nettoyage et le séchage des grains.

Nous participons à toutes les étapes du ramassage jusqu’à la torréfaction, et terminons avec une dégustation à l’aveugle.

Pour cette étape, Nievés a placé 5 cafés différents dans 5 tasses uniquement identifiées par un chiffre, et c’est à nous de déterminer la fraîcheur et la provenance des cafés.

L’un d’entre eux est infecte et présente des reflets violacés à la surface, que les autres verres n’ont clairement pas en plus de ne présenter aucune mousse (le verre 4 sur la photo ci-dessous). Nous sommes tous les deux d’accord que ce café a dû subir un problème dans le processus, sans savoir à quel moment ça a pu foirer autant!

Nievés nous apprend que ce café est l’unique café commercial en poudre présent dans l’échantillonnage des 5 verres et n’est clairement pas biologique!

Avis aux buveurs de café, faites attention à ce que vous achetés, car on vous fait boire des substances qui n’ont rien de naturelles!

 

Le saviez vous?

Un café biologique équitable (c'est à dire fournissant une juste rémunération à tous les acteurs intervenants depuis la plantation de l'arbre jusqu'à votre achat du paquet de café) devrait être vendu entre 60 et 80$CAD le kilo.

Autant dire que si vous achetez votre paquet de 250g à 3.50$CAD, c'est forcément que quelqu'un se fait exploiter quelque part. Et malheureusement, les plus exploités sont bien souvent les agriculteurs qui mettent tout leur amour et leur énergie dans la culture de ce très beau produit. On vous laisse réfléchir à ça...

 

Notre journée dans ce coin de paradis où chantent les oiseaux à tue-tête continue avec un bon repas maison : lasagnes végétariennes, jus de cosse de café (un délice!), jus de fleur d’hibiscus (encore meilleur!) et glace au café (hhhmmmmmm!!).

Quel bonheur de s’accorder une pause gourmande dans un cadre magnifique comme celui-ci, sous le regard attentif des deux chiens de la propriété! Comme quoi le bonheur n’est pas à chercher très loin, et est souvent caché dans les choses très simples de la vie.

Vers 14h, nous avons l’honneur de rencontrer René, le propriétaire des lieux. Il est originaire de Suisse mais vit en Bolivie depuis plus de 25 ans. Il est tombé en amour avec le pays et a décidé de venir s’installer ici pour produire du café et aider les agriculteurs locaux à vivre mieux de leur production.

Il faut dire qu’en Bolivie, la culture du café bat de l’aile… La feuille de coca est bien plus rentable, et beaucoup d’agriculteurs ont abandonné leur production de café pour se tourner vers la coca. Cependant, il faut beaucoup plus d’eau et de pesticides pour faire pousser la coca de façon intensive, car il s’agit d’une plante assez fragile.

René participe donc à son niveau, en garantissant une rémunération juste aux producteurs avec lesquels il travaille, le maintien de la culture du café biologique et respectueux de l’environnement, dans la région.

René nous informe qu’un des enjeux pour l’agriculture Bolivienne est que le pays ne possède pas d’accès à la mer, ce qui rend les exportations très compliquées. Tout doit passer par le Chili ou le Pérou, avec des contraintes de traçabilité drastiques et des frais douaniers assez élevés.

Nous passerons plus d’une heure et demie avec René et Nievès à discuter, en espagnol, des enjeux de la production et de l’exportation du café en Bolivie. Qui aurait cru que nous puissions tenir une si longue conversation en espagnol sur un sujet assez particulier il y a encore un mois? Nous remercions nos cours intensif à Sucre!

En fin d’après-midi, nous repartons à pied en direction de Coroico, vraiment heureux de notre rencontre avec Nievés, certainement une des rencontres les plus marquantes de notre voyage. Nous espérons pouvoir un jour la revoir.

Sur le chemin, de nombreux passants nous saluerons, toujours avec le sourire. Décidément, ces boliviens sont des gens biens, mais on l’a déjà dit non?! 🙂

Après cette escale tropicale, remplie de découvertes, d’enrichissement, de belles rencontres et de piqûres de bibites, il ne nous reste plus qu’une étape à parcourir en Bolivie: la découverte du lac Titicaca avec un arrêt à Copacabana, à la frontière péruvienne!

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On écrit et on profite de la vue à l’hôtel.

CONSEILS PRATIQUES

COMMENT SE RENDRE À COROICO DEPUIS LA PAZ ?

  • Se rendre au terminal de bus Minasa-Yungas avec un taxi, puis trouver un collectivo qui se rend à Coroico. Le véhicule partira quand il sera plein, comme la plupart des taxis partagés en Amérique du sud. Il y a des dizaines de chauffeurs avec plus ou moins le même prix. Vérifier surtout l’état du véhicule dans lequel vous embarquez! Prévoir environ 3h de route. Nous on a voyagé avec un véhicule de la compagnie Taqui Travel à l’aller et au retour, les 2 chauffeurs étaient ok même si l’un était un peu plus nerveux que l’autre dans sa conduite (mais pour la Bolivie, c’était quand même très bien!) (Prix : 30 BOB = 5.70$CAD / personne / trajet)

OÙ DORMIR À COROICO ?

  • Hotel Bella Vista : Le rapport qualité / prix était un des plus intéressant que nous ayons trouvé. Ce n’est pas le grand luxe, mais la vue au petit déjeuner est magnifique (Prix : 180 BOB = 34$CAD / nuit en chambre double, petit-déjeuner inclus).

OÙ MANGER À COROICO ?

  • Bon Appétit and Biking : Le restaurant est tenu par un gringo et offre des prix modérés pour de la nourriture simple et fraîche. On y vient pour manger un bon plat de pâtes, un gratin de quinoa ou de bonnes crêpes salées (Plats entre 25 et 35 BOB = entre 4,75 et 6,70$CAD). 
  • Pizzerias sur la place centrale : il y en a deux et la qualité est équivalente. Ce n’est pas le meilleur rapport qualité / prix en ville, mais ça dépanne. On a préféré retourner plusieurs fois chez Bon Appétit 🙂
  • À Coroico, on était moins inspirés par les restos et les stands de bouffe locaux. Notre ventre n’étant pas en grande forme depuis notre arrivée en Bolivie, on préférait choisir nos places. 


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