20 Juin La Paz – Plus haute capitale au monde
La Bolivie possède non pas une mais deux capitales ! Après notre passage dans la capitale constitutionnelle du pays Sucre pendant près de 3 semaines, nous avons pris un bus de nuit pour rejoindre La Paz, où siège le gouvernement et le président plus que controversé : Evo Morales. Nous étions le 19 janvier 2019.
Le trajet en bus d’une durée de 11 heures fut un jeu d’enfant et nous n’avons pas vu passer les 700km parcourus depuis Sucre.
La Paz a la particularité d’être la capitale la plus haute du monde ! Située entre 3600 et 4100m au-dessus de la mer, nous étions de nouveau soumis aux effets de l’altitude avec les maux qui viennent avec…
L’arrivée à La Paz par le haut de la ville nous a tout de suite fait réaliser l’immensité et la dénivellation impressionnante de la ville, avec ses maisons de couleurs briques qui semblent accrochées à la colline.
Changement d’univers à la descente de notre bus, où la nuit a été calme. Ici, ça grouille dans tous les sens, il y a du trafic sur la route, ça sent le CO2 a t’en boucher les narines et la mendicité est partout (du mois autour de la gare routière). On trouve un taxi (officiel) et on file poser nos sacs à l’auberge avant d’aller trouver un endroit où prendre un petit déjeuner pour faire le plein d’énergie avant d’aller affronter les pentes vertigineuses de la ville.
La Paz et ses téléphériques
La ville de La Paz ne possède pas de métro mais un réseau tout neuf de téléphériques permettant de se déplacer un peu partout en ville, d’une colline à une autre. Dans les dernières années, le président Evo Morales a lancé de nombreux travaux de construction pour agrandir les infrastructures. C’est un immense chantier dans cette capitale densément peuplée et les infrastructures de très bonne qualité (construction suisse s’il vous plait!) détonnent vraiment par rapport à la pauvreté apparente de certains quartiers qu’elles déversent.
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Les stations de téléphériques
Nous sommes allés prendre notre premier téléphérique sur la ligne rouge, pour monter au quartier de El Alto, où tout les dimanches a lieu le plus grand marché de la Bolivie. A peine embarqués dans la cabine, voilà que l’on monte, on monte, toujours plus haut (le mal de tête monte d’ailleurs proportionnellement!), et on se rend vite compte de l’étendu de la ville. Sincèrement, c’est vertigineux (parfois à te faire un peu flipper!) et la vue sur La Paz et les toits des maisons est incroyable!
A la sortie du téléphérique, le marché commence et l’on se perd vite dans les dizaines de ruelles au travers des stands où l’on peut trouver absolument -mais alors absolument!- de tout: des pièces de voitures, de la nourriture, des livres, des jouets, des poussins dans des cagettes (ou pas!)… Des milliers de boliviens font leurs emplettes familiales.
Nous ne croisons aucun touriste, car le marché est considéré comme « dangereux » avec ses nombreux pickpockets. Pour nous, avec un peu de prudence, ce fut comme depuis le début du tour du monde, rien à signaler!
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A 4100m, les effets de l’altitude se font sentir et on s’essoufflent vite. Il faudra apprendre à ralentir notre marche dans nos excursions à La Paz :).
On prend un deuxième téléphérique, le bleu, qui surplombe le plateau du quartier El Alto. Un très bon plan pour pouvoir admirer l’étendue du marché de 30km², dont nous réalisons que nous avons en fait parcouru qu’une infime partie. Le marché est immense et part dans toutes les directions. Nous n’avions jamais vue une feria aussi grande, et pourtant les marchés de Bangkok en Thaïlande nous avait déjà impressionnés.
Sur les hauteurs de El Alto
La balade en téléphérique nous permet également d’analyser l’architecture et la construction des bâtiments, ma foi fort douteuses (c’est à se demander comment ça peut tenir debout quand le sol tremble, dans cette région sismique). Si la plupart des maisons ont les briques apparentes, les quelques maisons arborant un revêtement et semblant donc les plus « terminées » arborent une finition rétro futuriste de mauvais goût.
On découvre aussi que beaucoup d’immeubles semblent être laissés non terminés, avec seulement la façade de complétée mais sont vides à l’intérieur. Les propriétaires doivent avoir leur raison, mais nous n’avons pas compris laquelle.
L’étendue du plus grand et plus haut marché de Bolivie (et certainement d’Amérique du Sud)
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Rien ne se perd, rien ne se créé, tout se revend!
Une ville toute en pente
Pour notre deuxième jour à La Paz, nous sommes allés explorer le centre ville, grouillant de monde en ce lundi matin. Rien à voir avec le calme et la tranquillité relative de ce weekend.
On part de l’auberge avec une mission bien précise : essayer de poster nos cartes postales! Après Pékin et nos mésaventures postales, la Bolivie fut certainement le deuxième pays le plus compliqué pour envoyer quelque chose à l’étranger : Au bureau de poste (qui fut plus facile à trouver que celui de Sucre), chaque lettre est ouverte pour vérifier son contenu, c’est le règlement parait-il!
Nous qui étions trop fiers d’avoir trouvé des enveloppes pour protéger nos beaux présents, on a dû sauvagement les ouvrir pour la vérification, avant de les refermer tant bien que mal pour l’envoi. Bref, si vous êtes de ceux qui ont reçu quelque chose de notre part dans cet état, vous comprenez maintenant pourquoi!
Leçon à retenir : ne jamais fermer son enveloppe avant d’arriver à la poste en Bolivie! POINT 🙂
La première mission du jour étant accomplie, presque facilement, nous étions prêts à passer à la seconde, et non la moindre : nous rendre au bureau d’immigration pour étendre nos autorisations de territoires touristiques.
Il faut savoir que nous avons le droit de rester 90 jours sur le territoire avec nos passeports. Or, à la douane, on ne nous accorde qu’une autorisation de 30 jours à la fois. Si on veut rester plus longtemps, ce qui était notre cas car nous étions tombés sous le charme de la Bolivie, il faut alors renouveler la dite autorisation.
Au bureau d’immigration, il y a un monde fou (pire que dans les bureaux de la RAMQ à Montréal un matin de semaine!) et ça semble être un peu le bazar dans l’organisation.
On attrape un agent de sécurité pour qu’il puisse nous indiquer où attendre dans notre cas. Trop gentil, ce dernier nous fait passer devant tout le monde (gêne maximale mais on sourit pareil en nous disant que les gens attendant dans la file nous pardonneront plus facilement). On signe un registre manuscrit dont on n’a pas trop compris l’utilité et un monsieur en uniforme nous accompagne jusqu’à un bureau immense où 4 agents semblent bien relax.
En moins de 2 minutes, nous sommes ressortis avec une extension de 30 jours d’autorisation de territoire et nous avons même pu obtenir un superbe tampon d’entrée dans le pays, que nous n’avions pas eu – à notre grand regret- à la frontière argentine. Et avec le sourire en plus! Les boliviens sont toujours d’une incroyable gentillesse!
Après une pause café, Steven arrive finalement à convaincre Cindy de monter jusqu’au Mirador Killi Killi, qui se situe en haut d’une colline pas très loin du parlement. Il faut dire que les efforts sont tout de suite considérables à cette altitude. Le quartier est plutôt populaire et beaucoup plus calme que les zones touristiques mais même ici, on recevra de l’aide spontanément pour nous indiquer le chemin à suivre afin d’arriver au point de vue.
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Vues à 360° depuis le Mirador Killi Killi.
Une fois en haut, on a un panorama à presque 360° sur la ville. La Paz est une ville tentaculaire qui s’étale sur plusieurs versants et qui semble ne jamais finir. On peut voir de chaque bord les différentes lignes de téléphérique, et au loin, les sommets enneigés que des alpinistes de la planète entière viennent gravir dans l’espoir de parvenir au sommet.
L’un d’entre eux est d’ailleurs considéré comme le « 6000m le plus facile de la planète »: le Huayna Potosi. Il n’en reste pas moins tout un défi et une assez bonne condition physique est nécessaire pour le gravir!
Nous terminons par redescendre dans l’un des quartiers historiques de la ville en passant par la Calle Jaen, une des ruelles les mieux préservées de l’époque coloniale, avec ses maisons colorées datant du 18e siècle et son allée de pierres piétonne.
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A droite, la calle Jaen.
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Le point Écologie
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Lors de notre passage dans la capitale bolivienne, la ville subissait une crise des poubelles.
Depuis plus de deux semaines, le ramassage ne se faisait plus car le centre d’enfouissement débordant de déchets à l’extérieur de la ville a subit un bris d’une de ses fosses, laissant des milliers de tonnes de déchets se déverser, tel un glissement de terrain, en contrebas dans la vallée, contaminant par la même occasion tous les sols et ruisseaux du secteur.
Ce sont les riverains de la décharge, se plaignant des odeurs insupportables, qui ont bloqué l’accès aux camions poubelles vers le site, lançant ainsi un appel au gouvernement pour que les opérations cessent de fonctionner comme si de rien n’était.
Un désaccord politique empêchant les camions de décharger les poubelles de La Paz dans la décharge de El Alto (dans sa banlieue) en attendant qu’une autre solution survienne, les sacs et les déchets se sont ainsi accumulés en monticule un peu partout dans les rues, donnant une bonne odeur d’égout à la ville et entravant même la circulation à certains endroits…
Ici aussi, la gestion des déchets est critique. Une situation qui se généralise un peu partout sur la planète malheureusement. 🙁
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Célébrations de Alasitas et Ekeko
La fête annuelle de Alasitas, célébrée en Bolivie et au Pérou, avait lieu exactement lors de notre passage à La Paz (elle commence le 24 janvier)! Ce fut une chance inouïe de découvrir cet événement culturel traditionnel honorant Ekeko, le dieu aymara de l’abondance.
Lors des célébrations, un immense marché est ouvert, où l’on peut acheter tout ce qui existe dans la vraie vie mais en miniature. On y trouve aussi l’emblématique personnage d’Ekeko, qui est une sorte de divinité à laquelle on doit faire des offrandes (miniatures) pour obtenir ce que l’on désire dans la prochaine année.
Cette tradition est dorénavant classée au patrimoine immatériel de l’humanité (UNESCO) et est une véritable tradition pour de nombreux boliviens. Nous en avons croisé beaucoup qui nous ont avoué avoir acheté des minis diplômes lorsqu’ils étaient à l’université en vue de leur graduation, ou des minis maisons pour essayer d’obtenir un bien immobilier plus rapidement.
Les enfants sont aussi très friands de tout ces petits produits avec lesquelles ils peuvent jouer à la dînette notamment. En effet, on trouve des minis sachets de pâtes (avec de vrais pâtes à l’intérieur), des minis sachets de ciment (avec du vrai ciment) ou encore du faux argent dans toutes les devises importantes de la planète! On doit avouer en avoir ramené quelques uns dans nos valises nous aussi! 🙂
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Le marché des sorcières (Mercado de las Brujas)
On ne pouvait pas terminer cet article sans vous parler du fameux marchés des sorcières au centre-ville de La Paz, non loin de la zone touristique et de la fameuse rue Sagarnaga.
On y trouve des objets plus ou moins étranges d’objets rituels et de pratiques de rites magiques du peuple Aymara, la communauté la plus nombreuse en Bolivie, qui vénère la Pachamama, le Soleil et quelques autres divinités.
En plus d’y trouver quelques souvenirs destinés aux touristes, on trouve sur ces étals de nombreux autres objets dont on comprend plus ou moins l’usage exact. Il y a là tous les ingrédients nécessaires pour faire des offrandes aux dieux ou jeter des sorts aux mauvais esprits. Les plus surprenants resteront sans aucun doute les fœtus de lamas prélevés à différents stades de développement, que l’on trouve pendus en haut des étals… C’est à la fois ragoûtant et intriguant.
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Le marché des sorcières
Notre séjour de 3 jours à La Paz fut assez court mais nous en tirons une très belle expérience malgré le fait qu’on nous avait souvent vendus cette ville comme désagréable et à éviter! On pense qu’elle est un arrêt plutôt incontournable en Bolivie.
De toute façon, vous l’aurez sûrement compris, depuis notre arrivée en Bolivie, nous avons eu un gros coup de cœur pour le pays et ses habitants qui sont toujours d’une incroyable gentillesse.
Maintenant qu’on a notre extension de visa en poche, nous continuons notre séjour en Bolivie! Pour le prochain arrêt, nous sortirons un peu du circuit touristique classique pour aller explorer la région des Yungas à la découverte des plantations de café de Coroico. Mais, pour nous y rendre, nous devrons faire encore de la route, en passant non loin de la fameuse route de la mort!
Promis, on attendra pas un mois pour poster le prochain article! 😉
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CONSEILS PRATIQUES
COMMENT SE RENDRE À LA PAZ DEPUIS SUCRE ?
- En bus, compter 11h de trajet de nuit avec une seule pause vers le milieu du trajet. Comme on l’expliquait dans notre précédent article, il est important de ne pas trop boire avant le voyage car les toilettes du bus sont fermées pendant le trajet. Nous avons voyagé avec la compagnie El Dorado en catégorie lit CAMA (très confortables!!!) (Prix : 180BOB=34$CAD/ personne).
- Une fois à La Paz, trouver un taxi officiel arborant un numéro de téléphone sur le toit pour rejoindre son hôtel (Prix taxi : 20 BOB = 3,80$CAD de la gare routière vers la rue touristique Sagarnaga).
OÙ DORMIR À LA PAZ?
- Hostel Journey : L’auberge est minuscule et il faut se faufiler pour s’installer. Néanmoins, la localisation est assez centrale (sur la rue très sécuritaire Sagarnaga et à distance de marche des téléphériques rouge et violet) et le petit déjeuner est inclus, ce qui en fait un excellent choix pour un court séjour dans la ville. On y est au calme, contrairement à d’autres party hostels du centre ville et le personnel est très sympathique et accommodant (Prix : 120 BOB = 22,80$CAD/ nuit en chambre privée 2 personnes en lit superposé).
OÙ MANGER À LA PAZ?
- Higher Ground Restaurant: Belle ambiance et brunch réconfortant dans cet établissement à l’ambiance très occidentale qui attire les voyageurs de la planète entière! Ils servent aussi du café de qualité, on dit merci au proprio Australien :). Les tarifs sont plus occidentaux que boliviens par contre… mais les plats sont délicieux. (Environ 70-100 BOB = 14-20$CAD pour un plat)
- The Local Dish restaurant : un menu du jour abordable et puis…. c’est tout. La décoration n’est pas incroyable (mais il y une très belle peinture dans le fond du restaurant) et les plats sont loin d’être succulent mais c’est un bon ratio qualité/prix, avec de la cuisine locale. On y a mangé deux fois.
- Restaurant Mirasol : Ce restaurant est simple et bien placé mais peu populaire. On était les seuls clients mais on y a bien mangé pour un bon rapport qualité / prix pour le menu du jour. La serveuse était très gentille.
- Restaurant Angelo Colonial : Charmant endroit à la décoration d’un autre temps (on se croirait dans un musée!), le service y est très professionnel et la nourriture assez bonne bien qu’assez chère. Sympa pour une soirée en amoureux à la chandelle.
- Dans la rue, vous y trouverez surement de délicieux « truc au maïs et beurre en forme de triangle » dont nous avons oublié le nom!
- Café Geisha : Situé à côté de la place du Parlement, on y sert du café de spécialité de la région des Yungas, au Nord ouest de la Bolivie. La place n’est pas magnifique mais les serveurs sauront vous préparer un café de qualité. On y a testé un chemex (une sorte de café filtre, voir la photo) et c’était vraiment bien!
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